Association médicale canadienne

Dans le cadre de sa démarche de réconciliation, l’Association médicale canadienne (AMC) s’est engagée à présenter des excuses officielles, en son propre nom et à titre de porte-parole nationale des médecins, pour les préjudices médicaux causés aux peuples des Premières Nations, des Inuits et des Métis.

L’histoire de la profession médicale est enracinée dans celle du Canada. Cette histoire est marquée notamment par les effets dévastateurs des hôpitaux pour « Indiens » et des expérimentations médicales forcées sur des Autochtones, de même que par le racisme systémique, la négligence et les mauvais traitements qui se poursuivent à ce jour.

Nous espérons qu’une réflexion honnête sur le passé et le présent pourra favoriser la guérison, et susciter des changements significatifs dans le domaine des soins de santé et dans les relations entre les médecins, les établissements de santé et les peuples autochtones. 


Le processus d’excuses

C’est en 2023, dans le cadre de notre série de causeries sur la santé des Autochtones, que le Dr Alika Lafontaine, premier président autochtone de l’AMC, a annoncé qu’un travail serait entrepris afin de présenter des excuses publiques officielles.

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Dr Alika Lafontaine, président sortant de l’AMC : « C’est dans cet esprit que j’annonce ce soir que l’AMC va franchir une étape essentielle vers la réconciliation par des excuses officielles aux peuples autochtones. Fondées sur une histoire commune de ce qui s’est passé et sur ce qui compte le plus pour les peuples autochtones. Le chemin vers la réconciliation commencera par un examen honnête des 150 ans et plus d’histoire de l’AMC. Je m’attends à ce que ça provoque de nombreuses conversations inconfortables et douloureuses. Avec l’espoir qu’à travers cette démarche, l’AMC puisse contribuer à réconcilier et à transformer la relation entre la profession médicale et les peuples autochtones. Et ainsi nous rapprocher d’une véritable réconciliation. » 


L’engagement à présenter des excuses officielles fait partie de notre réponse aux appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation (CVR) du Canada. Il s’agit également d’un appel à l’action formulé expressément par le premier Cercle d’orientation stratégique de l’AMC, composé de 16 leaders, spécialistes et gardiens et gardiennes du savoir issus des communautés inuites, métisses et des Premières Nations, réunis pour définir notre objectif axé sur la santé des Autochtones, lequel guidera notre travail au cours des deux prochaines décennies.

Apprenez-en davantage sur l’annonce par l’AMC d’un processus de présentation d’excuses officielles

Dans le cadre du processus d’excuses officielles, et pour mieux comprendre son rôle, depuis plus de 150 ans, et celui des médecins dans les torts causés – par des actions ou par l’inaction – aux peuples autochtones, l’AMC épluche ses archives, notamment son code d’éthique, ses structures de gouvernance et ses médias sociaux. De plus, nous analysons le contenu du Journal de l’Association médicale canadienne, en partenariat avec le Centre de collaboration nationale de la santé autochtone.

Nos recherches continues ont mis au jour notamment l’utilisation de termes racistes et dépassés ainsi que le manque de respect et de considération implicite et explicite à l’égard des peuples autochtones, dans un contexte de racisme systémique.

Je suis heureuse d’apprendre que l’AMC examine de façon approfondie son histoire ainsi que le rôle que les médecins ont joué dans l’histoire du Canada. Si nous voulons encourager la guérison par le biais de collaborations ancrées dans une compréhension commune, il faut à tout prix prendre conscience des réels traumatismes infligés, ainsi que des préjudices et du racisme qui sévissent encore aujourd’hui dans le milieu des soins de santé. 

— Tammy White Quills-Knife, membre du groupe Voix des patients à l’AMC et du Cercle d’orientation stratégique

Prendre part au processus de vérité et réconciliation, ensemble

L’AMC présentera des excuses publiques officielles lors d’une cérémonie organisée pour l’occasion le 18 septembre 2024.

Cet événement se tiendra après plusieurs mois de conversations à l’échelle nationale, durant lesquels l’AMC se sera entretenue avec des organisations, des groupes et des communautés autochtones pour :

  • faire connaître sa démarche de réconciliation et son engagement à présenter des excuses en son propre nom et à titre de porte-parole nationale des médecins;
  • écouter et apprendre afin d’éclairer cette démarche de réconciliation et son travail en matière de santé des Autochtones et de faire progresser les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation;
  • favoriser et renforcer les relations en vue d’instaurer la confiance.

En présentant ces excuses officielles, nous souhaitons également montrer l’exemple et aider les apprenants et apprenantes en médecine, les médecins et les organisations médicales à entreprendre leur propre parcours de réconciliation.


L’AMC poursuit son cheminement vers la réconciliation

La vérité vient avant la réconciliation, ce qui veut notamment dire que nous devons assumer la responsabilité des préjudices subis par les peuples autochtones dans leurs interactions – passées et présentes – avec les médecins au sein du système de santé. Les excuses officielles de l’AMC se situeront dans le prolongement de son travail visant à améliorer les résultats en matière de santé pour les peuples autochtones et à favoriser la vérité et la réconciliation.

En 2023, nous avons organisé une série de causeries sur la santé des autochtones réunissant patientèle, prestataires et leaders autochtones dans le cadre de discussions sur la façon d’avancer ensemble vers la réconciliation.

Voir la transcription

Tanya TALAGA : Bonjour, je m'appelle Tanya Talaga. 

Il me fait très plaisir finalement d'être avec vous. 

Je vous parle aujourd'hui de Toronto. 

Moi, je suis ici. 

C'est là où je vis, là où je travaille. 

C'est la terre des Mississauga et c'est la patrie des Anichinabés, des Hurons-Wendats. 

C'est donc un territoire où nous pouvons tous vivre ensemble et je suis reconnaissante envers les aînés, envers tous les gens que je connais, envers tout le monde tous ceux qui se réunissent ici sur l'île de Tortue. 

Il me fait plaisir d'être avec vous aujourd'hui avec vous tous. 

C'est une activité si importante. 

Ces trois prochaines activités sont aussi importantes pour l'AMC, pour le Canada également et pour nous tous d'ailleurs. 

J'aimerais vous dire que c'est la première des causeries sur la santé des autochtones. 

Comme nous savons tous, la santé est un droit de base, un droit humain fondamental. 

Mais partout au Canada, les peuples, les communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis sont confrontés à des situations inacceptables en matière de santé, et cela à cause de l'héritage du colonialisme et du racisme systémique. 

Nous avons vécu tant depuis la naissance du Canada. 

La santé est donc un droit humain fondamental, mais pour bien d'entre nous, ce n'est pas un droit humain fondamental. 

L'amélioration des résultats en matière de santé pour les peuples autochtones doit commencer par des voix autochtones qui ouvrent la voie. 

L'AMC organise cette série de discussions pour entendre les patients, les fournisseurs et les dirigeants autochtones sur la façon d'aller de l'avant ensemble. 

Ça fait partie de l'engagement de l'AMC à prendre des mesures concrètes pour la réconciliation, pour la santé et pour les alliances avec les Premières Nations, les Métis et les Inuits. 

La réforme dirigée par les autochtones est très, très importante et aujourd'hui, nous allons parler de l'importance de la sécurité culturelle dans les soins de santé, tant pour les patients que pour les prestataires. 

Au cours de leur avenir, nous allons entendre deux intervenants qui nous éclaireront sur ce sujet-là. 

Mais pour commencer, voici quelques informations d'ordre administratif. 

Nous commencerons par une séance de questions réponses de 30 minutes avec nos intervenants, suivie d'une séance de questions réponses de 20 minutes avec le public. 

Les questions plus tôt seront posées sous forme de texte et pourront être posées de cette façon. 

Nous demandons à chacun de soutenir une discussion respectueuse, professionnelle et collaborative. 

Les questions discriminatoires, anti fermatoires, abusives ou offensantes ou qui violent la vie privée ne seront pas traitées. 

Je ne sais pas si vous m'avez entendu tantôt parce que je ne sais pas, si vous étiez tous là, mais je vous parle de Toronto, c'est la terre des Mississauga, de moi même et d'autres collectivités autochtones. 

C'est le territoire traditionnel des Haudenosaunee et des Hurons-Wendats. 

Je vais maintenant vous présenter les panelistes aujourd'hui. 

Ça va être finalement une heure très, très intéressante. 

Premièrement, permettez-moi de vous présenter quelqu'un que vous connaissez tous. 

Le président de l'AMC, le docteur Alika Lafontaine, qui est un leader dans le domaine des soins de santé depuis plus de 20 ans. 

Il a été président de l'Association des médecins autochtones du Canada, membre du Conseil de l'administration de HealthCareCAN. 

De 2013 à 2017, il a co rédigé l'Indigenous Health Alliance qui a revendiqué 60 millions de dollars de financement fédéral au nom de plus de 150 Premières Nations, du Saskatchewan , du Manitoba, de l'Ontario. 

En 2020, le docteur Lafontaine a lancé Safe Space Networks, une plateforme permettant aux patients et aux prestataires de signaler le racisme dans le système de santé et d'apporter le changement. 

Maclean l'a désigné comme le plus grand innovateur en matière de santé du pays en 2023. 

Il a été le premier médecin autochtone à figurer dans la liste des 50 médecins les plus importants. 

Le docteur Lafontaine a des ancêtres métis, Oji-Cree et du Pacifique. 

Il continue à pratiquer l'anesthésiologie à Grande Prairie, en Alberta. 

En tant que Directrice Exécutive de la Transformation des Soins de Santé chez Health Care Excellence Canada, Denise McCuaig aide les dirigeants et les équipes à porter des améliorations durables. 

Elle s'intéresse notamment à la sécurité des patients et à l'expérience des patients, des soignants et des communautés. 

Avant d'occuper son poste actuel, elle a travaillé à Interior Health dans la région de Thompson Cariboo, en Colombie-Britannique. 

Elle était directrice de la santé autochtone et de la santé mentale et de la toxicomanie. 

En reconnaissance de ses nombreuses années de leadership dans le secteur à but non lucratif, on lui a décerné le prix champion de Mental Health. 

Madame McCuaig est une femme métisse, patiente et aide-soignant. 

Merci d'être des nôtres ce soir. 

Notre première question pour ce soir. 

À quoi ressemble une expérience de santé culturellement sûre? 

En quoi cela diffère-t-il de ce que nous avons aujourd'hui? 

On va commencer avec le docteur Lafontaine. 

Alika LAFONTAINE: Merci Tanya. 

Vous pouvez m'appeler Alika si vous voulez, ça va un peu se tutoyer, c'est moins formel. 

Je préfère cela. 

Je suis très content d'être là et d'être accompagné de Denise ce soir pour avoir cette discussion. 

J'ai eu deux expériences. 

Tout d'abord, être médecin et expliquer... 

Je vais vous expliquer ce que je veux dire. 

Ensuite, être frère, fils, père et recevoir les soins de santé moi-même. 

Pour ceux d'entre nous qui avons vécu la même expérience, quelqu'un qui offre les soins, dispense les soins et reçoit les soins, c'est les deux revers de la médaille, si vous voulez. 

Comme médecin, je pense qu'on se rend compte du fait qu'on dispose de beaucoup de pouvoirs. 

C'est quelque chose qu'on vous donne, tout simplement. 

Vous portez le titre de médecin parce que vous êtes qui vous êtes, mais vous pouvez prendre des décisions qui vont avoir une incidence sur vos patients. 

La sécurité culturelle, qu'est-ce que ça veut dire? 

Ça veut dire la bonne utilisation de ce pouvoir, l'utilisation judicieuse. 

Des fois, on a tendance à compliquer finalement à rendre ce terme beaucoup plus compliqué que ça ne devrait être en réalité. 

Il faut donner le pouvoir, le contrôle aux patients et leurs familles à des moments où on a l'impression finalement qu'ils n'ont aucun contrôle sur la vie. 

C'est ça la sécurité culturelle et ça, c'est du point de vue d'un fournisseur. 

Pour ce qui est des patients, quelqu'un qui reçoit les soins, comment est-ce que je décrirais cela? 

L'absence d'hostilité. 

Avoir l'impression que le fournisseur nous voit et pas une caricature, qu'on ne soit pas obligé, finalement, de nous battre. 

Peut être ne pas devoir dire, Écoutez, vous ne devriez pas traiter cette personne de cette façon, parce que cette personne ne se sent pas en sécurité. 

Qu'est ce que c'est la sécurité culturelle? 

La sécurité culturelle, est le fait de pouvoir jouir des possibilités et de pouvoir... 

réfléchir finalement ou d'être traité comme une personne qui n'a pas à s'associer de la sécurité culturelle. 

Tanya TALAGA: Madame McCuaig, qu'est-ce que c'est finalement une expérience qui est culturellement sûre? 

Denise McCUAIG: Merci Tanya, c'est une bonne question. 

Le mot clé, c'est l'expérience. 

Je vais maintenant exprimer la perspective d'une patiente autochtone. 

Une expérience culturellement sûre doit être basée sur le choix. 

Pendant très longtemps, on n'a pas eu de choix pour les patients autochtones. 

On n'avait pas de choix. 

On n'avait pas de choix pour ce qu'on pouvait porter, manger, langue, parler, aucun choix du tout. 

Ça, c'est qu'un exemple de comment on a enlevé le choix de notre expérience, de notre vécu. 

L'idée de me donner un choix dans le domaine de la santé, finalement, me rassure. 

Le traumatisme n'est pas un seul événement. 

Il faut qu'on reconnaisse que notre expérience... 

notre expérience du colonialisme et nos expériences historiques peuvent mener au traumatisme. 

Vivre une vie de microagressions après microagressions après microagressions peut mener à du traumatisme. 

Il s'agit également de ne pas nous juger. 

Il s'agit de reconnaître le fait que la colonisation, finalement, a contribué à mon état de santé actuel. 

Je pense que si on tient compte de tous ces éléments, on aurait une expérience plus sûre sur le plan culturel. 

Il y a plus de possibilités pour les fournisseurs de soins de santé à comprendre notre vécu, notre expérience au Canada. 

C'est maintenant possible pour les fournisseurs d'apprendre sur notre expérience. 

Ça veut dire que les professionnels de la santé devraient finalement aller chercher des informations, des connaissances. 

Le fardeau de sensibilisation ne serait pas uniquement le mien. 

Vous avez parlé avec beaucoup d'éloquence. 

Tanya TALAGA: Merci beaucoup. 

J'aimerais prendre l'occasion de souhaiter la bienvenue à tous les participants. 

Il y a eu des petits problèmes techniques. 

Bienvenue à ceux qui viennent de se contacter. 

Nous, on s'excuse finalement des retards. 

Mais vous êtes arrivés à un bon moment, finalement. 

Maintenant, je vais poser une question sur la confiance dans le système de santé. 

La confiance dans le système de santé s'est dégradée, n'est ce pas? 

La confiance a toujours été problématique pour les autochtones, mais l'accès semble s'être dégradé également. 

Donc la confiance et l'accès ont pire également. 

Pourriez-vous nous parler de l'expérience des autochtones quand on n'a fait pas confiance au système de santé, mais quand il faut aller chercher les soins, il faut attendre longtemps, l'accès illimité, alors les patients autochtones, comment est-ce que ça les touche? 

Quelle est l'incidence sur eux? 

On va commencer avec vous, Docteur Lafontaine. 

Je m'excuse, je veux dire Alika. 

Alika LAFONTAINE: La confiance et l'accès accélèrent plutôt la dégradation, la détérioration des soins de santé. 

On a tendance à faire confiance la première fois. 

Une fois qu'il y a une trahison, c'est très difficile à faire confiance à nouveau. 

Je pense que la plupart des médecins veulent qu'on leur fasse confiance. 

Quand j'ai décidé de devenir médecin, j'ai dû trouver une réponse à la question, à savoir pourquoi je voulais devenir médecin et quelle a été ma réponse? 

Eh bien, c'est un des seuls emplois dans le monde où on peut, Où on nous fait confiance. 

Même si on ne parle pas la même langue, on va rencontrer quelqu'un pour la première fois et quand personne découvre que vous êtes médecin, ils vont commencer à parler de leur état de santé. 

Moi, je suis anesthésiologiste et quand les patients arrivent, ils sont blessés, ils doivent vous faire confiance tout de suite parce que la personne, le patient n'a pas l'impression d'avoir le contrôle sur leur vie. 

Et pour les patients autochtones qui arrivent via ce système, ils ont été trahi à maintes reprises par des systèmes qui étaient censés être dignes de confiance. 

Qu'il s'agisse historiquement à partir du premier contact ou tout ce qui se passe depuis plus de 100 ans, quand il s'agit des engagements et des suivis sur toutes sortes d'autres sujets à part la santé. 

Cette confiance a été brisée de multiples fois. 

Mais quand les patients viennent chez vous, c'est parce qu'ils veulent faire confiance. 

Ça ne veut pas dire qu'ils vous font confiance, mais ils voudraient faire confiance. 

Donc, en tant que fournisseur de services de santé, c'est important de reconnaître que la confiance est quelque chose que l'on doit mériter, pas quelque chose que l'on peut susciter ou exiger. 

Il faut donner aux gens l'espace nécessaire. 

Des fois, les patients sont très en colère parce qu'ils ont vécu des expériences horribles. 

Ils ont été trahis et il faut leur donner cet espace pour qu'ils s'expriment. 

Quand j'entends les patients qui sont frustrés ou qui sont énervés du type de soins qu'ils ont reçu par le passé, au moins ils savent que même en déversant leur colère sur moi, je me rends compte que ce n'est pas contre moi qu'ils en ont, c'est contre le système. 

Je crois que ce que l'on doit penser c'est que ça prend beaucoup de temps, beaucoup de ressources pour aider quelqu'un qui ne fait pas confiance au système à faire face aux hauts et aux bas. 

Les gens partagent avec moi, les choses qu'ils ne partageraient pas avec les autres, normalement, très facilement. 

Ils sont ouverts sur leur frustration ou s'ils ne croient pas ce que vous venez de suggérer. 

Peut-être qu'ils peuvent mentionner quelque chose qui ferait un meilleur plan de traitement. 

Il faut maximiser non seulement l'expérience du patient qui est devant vous, mais il faut assurer aussi que d'autres patients puissent avoir accès aux mêmes soins. 

Parce que quand le patient fait confiance, ça aide tout le monde. 

Je n'ai pas encore rencontré un docteur qui aime rentrer et travailler dans un environnement où il n'y a pas beaucoup de confiance en eux. 

Ce n'est pas très agréable, mais nous avons un choix qui est de créer un environnement qui est plus digne de confiance. 

Tanya TALAGA: Denise, je voulais vous demander, quand on parle de confiance, je me demande quelles sont les expériences des patients autochtones que vous voyez dans votre pratique? 

Denise McCUAIG: Je crois que le problème que je vois autour de la confiance, c'est la sécurité culturelle. 

Ça, c'est quelque chose qui doit être déterminé par la personne qui reçoit le soin, non pas par celui qui le prodigue. 

Une des façons que l'on peut augmenter la confiance, c'est d'être moins sur la défensive, sur ce que nous, on peut faire pour changer les choses. 

Par exemple, les temps d'attente dans les salles d'urgence à l'hôpital. 

Quand on est Première Nation ou Inuit ou Métis, on a l'impression d'être ignorés à cause de notre ethnicité. 

On a tous entendu parler de l'histoire de Brian Sinclair et pendant l'enquête, on a dit, Il est mort dans une salle d'attente de l'hôpital en urgence après 36 heures après ne pas avoir été vu. 

Si c'est votre contexte mental quand vous arrivez dans cet endroit et le fournisseur dit Non, nous avons des standard de triage, ça n'a rien à voir avec votre ethnicité. 

Vous avez attendus à cause de ce que vous nous avez donné comme renseignements et vous êtes dans la queue. 

C'est peut être le cas, mais ça ne suscite pas la confiance. 

Si j'entends, Oui, ce n'est pas moi le praticien, c'est le système. 

C'est vrai que le système a beaucoup de défis à relever. 

Je sais que de l'autre côté, on est focussé sur le temps d'attente pour les chirurgies, pour les hanches et les genoux. 

Mais quand on voit le pourcentage de la population qui a plus de 65 ans, nous qui sommes Premières nations, Inuits et Métis, nous avons plus de maladies proportionnellement. 

Donc, les besoins pour faire remplacer les genoux et les hanches, c'est probablement vers 45 ans et pas 65 ans. 

Si le fournisseur de santé dit, Non, c'est le système qui est la barrière. 

sans reconnaître le rôle qu'eux peuvent jouer pour agir sur nos préoccupations, ça peut créer un climat encore moins digne de confiance. 

En tant que fournisseur, nous devons écouter nos patients. 

Nous devons agir et réfléchir à comment on peut changer le système. 

Je pense que ça aurait des effets très positifs sur la création du degré de confiance entre les fournisseurs et les peuples autochtones. 

Tanya TALAGA: Qu'est-ce que l'on doit changer? 

Comment est-ce que l'on peut changer les choses? 

On a l'impression que c'est presque impossible à faire, mais comment est ce que l'on peut créer ces espaces de sécurité dans les soins de santé pour les autochtones? 

Alika LAFONTAINE: On est en train de vivre un peu le même cycle. 

Regardez ce qui s'est passé à Brian Sinclair comme vous l'avez dit. 

L'impact de cette expérience a atteint les gens. 

Et tout d'un coup, au Canada, les gens se sont mis à commencer à parler du racisme anti autochtone. 

Et il y a eu un changement positif qui s'est passé à travers le pays. 

Mais à partir de ce moment là aussi, il y a eu d'autres aspects qui se sont passés. 

Les gens ont commencé à accepter les choses que nous on dit, ce qu'on a mentionné, comme si c'était normal encore une fois, comme l'exemple de Sinclair ou quoi. 

Les gens ne se rendent pas compte qu'on n'a pas encore résolu certains problèmes. 

Je mettrais l'accent sur deux choses. 

L'éducation. 

L'éducation en soi ne change rien. 

On peut savoir que quelque chose se passe, mais si on ne réfléchit pas à qu'est-ce que l'on peut faire pour essayer de régler ce problème, on ne peut pas le résoudre parce qu'on doit s'impliquer. 

La deuxième partie, Denise l'a mentionnée un peu. 

Il faut que le fournisseur se rende compte du mal qu'il est en train de faire et qu'il a fait. 

Et ça, c'est dur. 

Quand on est infirmière ou médecin et on est en appel depuis 30 heures et on est là, on est en train de travailler. 

Est ce qu'ils ont traité quelqu'un de façon culturellement insensible? 

Donc, participer au mal. 

Quand on rentre dans cet espace de sécurité culturelle, il faut vraiment changer d'attitude et changer la façon dont on se considère soi-même. 

Les Canadiens prennent beaucoup de choses pour acquis. 

L'idée que les patients de Premières Nations ne se préoccupent pas de leur santé, n'ont pas la capacité de comprendre ce que l'on leur explique, que je prends une décision sans vous consulter, mais je le fais ça de façon paternaliste, sans vous demander quoi que ce soit. 

C'est notre héritage de la colonisation qui est ici à l'œuvre. 

Beaucoup de choses doivent changer et certaines vérités qui ne sont pas très agréables à dire doivent être dites et examinées. 

Tanya TALAGA: Oui, ça c'est vrai. 

J'ai une question et après ça, il va falloir changer à des questions du public. 

Je dirais au public que si vous avez des questions que vous voulez nous poser, mettez les dans le chat et soumettez les avec le bouton et vous pouvez aussi les télécharger. 

Est-ce que la sécurité culturelle, est ce que c'est différent de la réconciliation? 

Donc, on a cinq minutes pour répondre. 

Est-ce que c'est différent de la réconciliation? 

Ça va être répétant si vous arrivez à répondre en cinq minutes. 

Oui, Denise, je vais commencer avec vous et après ça, Alika. 

Denise McCUAIG: Je dirais que oui, c'est différent, mais en même temps, il y a des choses qui sont semblables. 

La sécurité culturelle et la réconciliation sont un voyage, un cheminement. 

C'est quelque chose qui se passe pendant une vie entière. 

Quand on pense à la sécurité culturelle, il y a la conscientisation, la reconnaissance que quelque chose est différent, qu'on est différent. 

Notre propre culture, notre propre privilège, biais, vos talents, vos compétences, la compréhension de là où vous êtes et d'agir. 

Tout ça, c'est le cheminement vers la sécurité culturelle. 

Pour moi, la réconciliation, c'est la même chose, c'est la réparation de relations. 

Je crois qu'on doit passer de l'idée que la réconciliation, c'est entre vous, le fournisseur et le patient. 

Ce n'est peut-être pas ça, la réconciliation entre une personne et une autre personne. 

Il s'agit en fait de reconnaître que la société, les systèmes, les institutions avec lesquelles vous avez grandi ont contribué à créer un privilège pour vous et certains biais, certains préjugés. 

Et une fois que vous le reconnaissez, il faut le déballer et le regarder, l'examiner et regarder le relationnel. 

Il y a des choses qui sont semblables dans ces deux aspects, mais ils sont assez différents aussi. 

Mettez l'accent sur ces deux choses comme étant un cheminement à vie et non pas une destination en soi. 

Tanya TALAGA: Oui c'est vrai que ce sont des choses qui sont très parallèles. 

Alika, qu'est-ce que vous en pensez de cette différence entre la réconciliation et la sécurité culturelle? 

Alika LAFONTAINE: Oui, je suis d'accord avec Denise, mais je l'expliquais peut être différemment. 

Je pense que la sécurité culturelle, on peut le faire tout de suite, mais la réconciliation, ça va prendre un peu plus de temps. 

La sécurité culturelle est un manque d'hostilité et ça, c'est quelque chose que l'on peut faire maintenant, même s'il y a encore des préjugés, des biais et toutes sortes de choses qui ne vont pas nécessairement disparaître. 

Mais nous devons nous considérer comme étant des amis, nous devons changer. 

C'est au niveau de la société. 

Il y a des choses qui sont normalisées et qui sont mauvaises pour les autochtones. 

Dans la réconciliation, il y a des attitudes qui changent. 

Tanya TALAGA: Oui, c'est très bien exprimé. Merci. 

Je me demande, Denise, vous pouvez peut être nous donner un point de vue de l'Ouest canadien. 

Nous honorons là où vous venez et nous voici à la mi mai. 

Il y a deux ans, les 200 personnes manquantes ont été redécouvertes dans l'école, le pensionnat à Kamloops. 

Qu'est-ce que vous voyez comme étant différent depuis deux ans? 

Quand on parle de sécurité culturelle, une des choses que nous avons constatées dans les découvertes à travers le Canada et dans les communautés des Premières Nations, c'est que des blessures sont ouvertes parce que c'est difficile à comprendre. 

Qu'avez-vous constaté de là où vous habitez? 

Denise McCUAIG: J'aime bien cette idée découverte. 

Moi, je dis confirmée. 

250 personnes ont été découvertes et nous, et nous, on savait qu'elles étaient là et elles ont été redécouvertes. 

Mais peut être que c'est l'idée que c'était des enfants qui a choqué les gens. 

Et c'est peut être ça qui a fait en sorte que les gens ont réagi différemment. 

Je me souviens après que l'annonce a été faite à Kamloops et j'habite peut être à un demi kilomètre d'une école primaire à Kamloops et je me souviens d'avoir vu plein de gens en train de porter des T-shirts orange. 

Les enfants, les parents, les chauffeurs d'autobus scolaires. 

Je suis allée à la banque, à l'épicerie, tout le monde portait des chemises orange. 

Je n'avais jamais vécu ce genre de choses et toute la ville de Kamloops était soudainement réveillée. 

J'avais des amis et des collègues, tout d'un coup, commençaient à m'appeler pour commencer à me poser des questions et je dois être honnête, ma première réaction était une de colère. 

Je me suis dit, Ça a pris seulement 30 ans, depuis que je suis là en train de faire de la sécurité et de la formation pour les autochtones et vous savez que je vis que ça. 

Et ça a pris un événement comme celui-ci avant qu'on m'appelle pour qu'on commence à me poser des questions. 

Mai, une fois que j'avais vraiment compris pourquoi j'étais en colère, je me suis dit Écoutez, ces enfants nous ont fait un don. 

Ils ont ouvert une porte qu'on n'arrivait pas à ouvrir d'une autre façon. 

Les conversations que j'ai eues depuis deux ans sont beaucoup plus riches, beaucoup plus importantes et beaucoup de mes collègues, finalement, composent avec leurs peurs. 

Ils me posent des questions difficiles qu'ils avaient peur de poser autrefois. 

Je les salue pour cela et j'espère que si jamais ils font face à de la colère de notre côté, soyez patient, continuez à poser vos questions. 

Sachez que chaque personne est à une étape différente de leur guérison et peut être la personne ne va pas réagir de la façon que vous voudriez. 

Mais si nous devons finalement nous réconcilier, vous devez continuer à poser vos questions, à nous appuyer. 

Tanya TALAGA: McCuaig, merci beaucoup. 

C'est quelque chose auquel on ne pense pas forcément quand on fait face en tant que fournisseur de soins de santé autochtone. 

Nous sommes des gens, des personnes, après tout, il s'agit de nos collectivités et nous vivons cela de façon différente. 

J'ai déjà passé beaucoup de temps à Kamloops cinq fois en deux ans, finalement, donc j'apprécie ce que vous dites et je pense à tous les résidents de Kamloops maintenant. 

Nous avons donc une question, la première question du public qui nous est arrivée. 

La confiance est gagnée, n'est-ce pas? 

Est-ce que vous pourriez parler des méthodes qu'un médecin non autochtone peut utiliser pour obtenir la confiance ou gagner la confiance des patients autochtones, Alika à vous? 

Alika LAFONTAINE: Je pense qu'on doit gagner la confiance. 

Peu importe la situation, les fournisseurs doivent acquérir les compétences qu'on n'apprend pas à l'école de médecine, c'est savoir comment gérer le conflit. 

Et comme vous avez dit, il faut qu'on gère nos propres émotions, nos propres sentiments, n'est-ce pas? 

Comme vous avez dit, Denise, c'est difficile quand on est déjà débordé, fatigué, de faire face à quelqu'un qui souffre également. 

Parce qu’on est là pour dispenser les meilleurs soins possibles, n'est-ce pas? 

Moi, je crois sincèrement que les patients ont leurs premières impressions de vous, comme vous deux. 

Si vous avez l'air d'être en colère, si vous n'êtes pas accueillants quand vous abordez un à un patient si vous ne prenez pas le temps de leur parler. 

Tout cela, finalement, mène à une situation où il n'y a pas de confiance entre le médecin et le patient. 

Le meilleur conseil que je pourrais vous donner, regardez autour de vous, là où vous travaillez et identifiez les comportements, finalement, qui vous mettraient mal à l'aise. 

Essayez d'éviter ces mêmes comportements, n'est-ce pas? 

Répondre sèchement aux patients, ne pas prendre leurs préoccupations au sérieux. 

Ça, c'est vraiment nuisible quand on interrompt un patient et dire aux patients, écoutez ce que vous dites n'est pas important. 

Il faut vraiment communiquer aux patients le plan que vous avez pour eux. 

Quand on n'est pas médecin, on a peur parce qu'on ne sait pas ce qui vous arrive. 

C'est impossible plutôt de vraiment permettre à une personne de comprendre complètement ce qui va leur arriver, mais on peut leur expliquer les étapes du traitement, comment on va les appuyer. 

Pour les gens qui se sentent en sécurité sur le plan culturel, ces gens veulent finalement un accueil chaleureux. 

Ils ne veulent pas se sentir abandonnés. 

Alors, je pense que tout cela peut servir à améliorer l'expérience des patients qui aient souvent une expérience vraiment douloureuse. 

Tanya TALAGA: Une autre bonne question. 

Comme étudiant de médecine autochtone, comment est-ce qu'on peut faire la place pour l'enseignement des moyens de guérison des traitements autochtones? 

Comment est-ce qu'on peut finalement rendre les soins de santé plus inclusifs pour nos patients autochtones si on n'a pas appris finalement ces connaissances? 

Denise, vous opinez du Bonnet, donc à vous de répondre à cette question. 

Je devrais apprendre de ne pas opiner du Bonnet, n'est-ce pas? 

Denise McCUAIG: C'est une question finalement qui me parle vraiment. 

Je pense qu'il y a des compétences qu'on pourrait enseigner. 

Trop souvent, on reste au niveau de la théorie, sans donner d'exemples concrets. 

On parle finalement de donner une réponse forte. 

Qu'est-ce que ça veut dire? 

En psychologie, on parle d’enquête appréciative. 

Prenons un médecin de famille. 

Si vous essayez de voir si je prends les médicaments que vous m'avez prescrits? 

Si vous me dites tout simplement Écoutez, est ce que vous prenez les médicaments que je vous ai prescrits? 

Là, vous êtes en train d'évaluer, finalement, mes défauts. 

Mais si vous dites plutôt Écoutez, j'ai prescrit des médicaments lors de notre dernière consultation. 

Est-ce que ça vous a aidé? 

Est-ce que ça a changé quelque chose? 

C'est très différent. 

Et si vous prenez le temps, finalement de vraiment me parler, vous allez donc renforcer la confiance entre vous et le patient. 

Donc, il y a l'enquête, les questions appréciatives, c'est une compétence qu'on peut acquérir. 

Le deuxième élément, plutôt, c'est? 

Vous voulez aider. Donc, vous voulez poser des questions sur mes pratiques spirituelles et sur la compréhension de ma culture, mais vous n'avez pas de relation avec moi. 

Vous n'avez pas donné assez d'informations pour montrer que vous avez pris le temps pour essayer de comprendre mon vécu. 

Alors, me demander finalement de parler de mon expérience personnelle, de la persécution que j'ai vécue ne va pas finalement renforcer la confiance entre le patient et le médecin. 

Il faut parler aux étudiants de médecine des expériences vécues par les autochtones? 

Tanya TALAGA: Alika, qu'est-ce que vous diriez à un étudiant en médecine autochtone? 

Comment est-ce qu'on peut finalement faire plus de place pour l'enseignement des pratiques autochtones? 

Alika LAFONTAINE: Je vais vous donner une réponse pragmatique. 

Vous n'allez pas finalement acquérir cela à l'école de médecine, mais Denise a abordé deux éléments très importants. 

Tout d'abord, la connaissance de la médecine traditionnelle. 

Dans les pays occidentaux, on traite les connaissances comme étant accessible à tout le monde. 

Mais pour nous, les connaissances doivent être gagnées. 

Comment passer du temps pour gagner la confiance des aînés? 

Aller à la recherche de ces plantes et de ces herbes qui ne poussent pas partout d'ailleurs. 

Il s'agit d'aller cueillir les plantes médicinales et de participer aux cérémonies, n'est-ce pas? 

C'est une façon pour une collectivité. 

Il faut participer aux célébrations des collectivités également. 

Ces connaissances ne peuvent pas être apprises à l'école de médecine. 

Ça, c'est la première chose. 

Le deuxième élément, c'est connaître notre propre histoire. 

Quand les Colonnes sont arrivés au Canada, les Européens croyaient qu'il fallait signer ceux qui étaient malades. 

Les autochtones et les Inuits avaient d'autres méthodes des tisanes médicinales. 

L'atropine, finalement, qui provient de la plante belladonna. 

L'aspirine, finalement, de l'écorce du sol. 

Il y a beaucoup de médicaments que j'utilise, finalement, qui proviennent des plantes à l'origine. 

La séparation ou l'écart entre la médecine occidentale et la médecine autochtone est un peu plus artificielle, finalement. 

Bien des avancées, finalement, dans le cadre de la médecine occidentale ont été possibles grâce à la connaissance autochtone. 

Il y a donc de la médecine traditionnelle autochtone qui se trouve dans la médecine occidentale. 

Si vous voulez vraiment apprendre sur la médecine autochtone, vous allez devoir aller dans les collectivités pour l'apprendre. 

Tanya TALAGA: C'est une réponse qui est tout à fait vraie. 

On a besoin de la réforme de l'éducation, surtout pour ce qui est de la médecine. 

Je vous écoute parler de l'enseignement en salle de classe, alors il faut qu'on progresse et il faut que l'enseignement évolue. 

Une autre question. 

Quelles sont les croyances autochtones sur la préservation du corps? 

Je suis chirurgien vasculaire et je vois les patients autochtones qui ont besoin de se faire amputer une partie du corps. 

Malheureusement, nous avons tendance à réagir. 

Il n'y a pas beaucoup de traitements de prévention auprès de ces populations très vulnérables. 

Êtes-vous d'accord avec cette déclaration, Denise? 

Denise McCUAIG: Oui. 

Je ne sais pas s'il n'y a pas de traitement de prévention. 

Il y a toute la question des ressources qui sont affectées à la prévention. 

Par exemple, moi, je suis diabétique, j'ai le diabète et le diabète est souvent précurseur de l'amputation et des maladies cardiovasculaires, n'est-ce pas? 

On m'est envoyé un programme où j'ai passé beaucoup de temps avec d'autres gens qui viennent de découvrir qu'ils sont également diabétiques. 

Il y avait un nutritionniste qui me parlait de ce que je devais manger. 

On n'a pas parlé de la sécurité alimentaire. 

On n'a pas tenu compte de la source de mes aliments. 

Une personne dans le Nord doit payer 8 $ pour une salade ou 9 $ pour un litre de lait des gens bien intentionnés, finalement, qui ne tiennent pas compte de notre réalité. 

On ne tient pas compte de notre réalité. 

Le deuxième jour, quand j'ai décidé de ne pas revenir, parce que c'était une perte de temps pour moi, il s'agissait là, selon eux, de ma non-conformité, mon refus. 

Il faut vraiment écouter les perspectives des autochtones et on doit intégrer cette voie dans les services de soins de santé. 

Si on fait cela, plus on aura de succès à réduire la maladie cardiovasculaire. 

Mais si on continue finalement à offrir les soins qui ne tiennent pas compte du vécu ou de la réalité des métis et des autochtones, on va continuer à avoir cette conversation, même dans dix ans. 

Merci. 

Tanya TALAGA: Avez-vous des exemples de la rétroaction des patients autochtones, à savoir quand un médecin non autochtone a bien fait quelque chose? 

Alika LAFONTAINE: J'ai beaucoup d'exemples. 

Des fois, dans la discussion de la sécurité culturelle, on oublie qu'il y a des patients qui sont formidables. 

Peu importe leurs frustrations, ils sont très satisfaits du traitement qu'on leur dispense. 

Si j'entends des gens en train de rire dans la salle d'attente, il y a presque toujours quelqu'un qui est là. 

Souvent, les autochtones sont là en train de faire des blagues et même dans des grandes difficultés, ce sont des gens qui maintiennent leur sens de l'humour. 

Ils aiment être heureux. 

C'est comme ça que nous avons pu vivre à travers tous ces stress. 

Je crois que pour la plupart, la majorité des gens qui travaillent en médecine sont des gens qui veulent véritablement aider les gens. 

Ils veulent que les gens se sentent mieux quand ils sont venus chez eux et les voir. 

J'ai une expérience il y a longtemps, j'avais un collègue qui travaillait en oncologie et il a exprimé quelques traitements. 

Il s'est plaint parce que le patient commençait une chimiothérapie en même temps que la médecine traditionnelle autochtone avec les gardiens de la connaissance. 

Et on a eu des discussions. 

Ils ont essayé de combler la lacune entre les deux et à la fin pourquoi est-ce que vous n'avez pas envoyé la liste des médicaments avec la patiente pour que le patient puisse montrer cette liste de médicaments aux gardiens de la connaissance pour voir qu'est ce qui se passe? 

Parce qu'ils voient le patient a pris cette information et quelques semaines plus tard, j'ai parlé à mon collègue et elle m'a dit qu'elle tenait une conversation ouverte avec la gardiennes des connaissances et le patient. 

Ils étaient très surpris eux-mêmes de leur réaction parce qu'en traitant la personne qui était un guérisseur en tant que collègue plutôt qu'un charlatan ou quelqu'un qui ne savait pas ce qu'il faisait. 

En fait, ça les a rapprochés. 

Le collègue m'a dit que c'était la meilleure expérience qu'ils avaient jamais eue en 20 ans de travail. 

Il avait eu l'impression vraiment d'avoir eu un effet sur la vie de cette personne. 

Tanya TALAGA: Denise, avez-vous des exemples? 

Denise McCUAIG: Oui, j'en ai plein, mais il y en a un en particulier qui me vient à l'esprit. 

On avait un patient qui était quadriplégique, qui avait 24 ans seulement et malheureusement, il est mort. 

Il était autochtone, évidemment. 

La famille a demandé si leur guide spirituel pouvait être là, mais aussi leur infirmière qui venait de la réserve, là où habitait la personne décédée et qui avait aidé toute sa vie pour pouvoir enlever les tubes et tout pour pouvoir préparer son corps. 

J'ai vu que le personnel hospitalier a tout fait pour aider. 

Ils ont appliqué leurs politiques, évidemment, mais ils ont créé un espace pour que ça puisse se passer. 

Je crois que ça a changé la façon dont cette famille pouvait enfin vivre son deuil. 

Ils ont vu toute l'équipe participer. 

Il y avait les infirmières, les médecins, même les gens du nettoyage ont aidé. 

Tout le monde a respecté le processus et trouver une façon de combler les désirs de la famille. 

Ça n'a pas toujours été le cas, évidemment, mais cette fois là, ça m'a vraiment touché. 

Alika LAFONTAINE: Dans notre hôpital, qui vient juste d'être ouvert, ils ont changé la ventilation pour qu'on puisse faire le Smudge, c'est à dire la cérémonie du foin d'odeur à chaque fois. 

Donc, il y a des choses positives quand même qui se passent. 

Tanya TALAGA: En tant que médecin et membre de l'AMC, vous pouvez avoir votre mot à dire dans vos hôpitaux et pour transformer les expériences des patients, par exemple, donner des soins qui sont culturellement appropriés et sensibles. 

Vous pouvez exercer votre pouvoir si vous le désirez. 

Ce serait agréable d'entendre plus d'histoires de ce genre. 

Nous avons une question supplémentaire. 

Nos systèmes sont souvent axés, centrés sur le fournisseur. 

Qu'est-ce que l'on peut faire pour surmonter cela et cultiver l'humidité ainsi que la sensibilité ou la consentisation envers l'autre culturellement. 

Denise McCUAIG: Je crois que quand on a des soins pour le patient qui sont vraiment centrés sur le patient, oui, ce serait utile. 

De reconnaître la structure de puissance, comme Alika l'a dit, ce pouvoir que l'on a automatiquement quand on enfile la blouse blanche et d'aller vers l'écoute de la voix autochtone, du patient autochtone et ça doit faire partie constante. 

Il ne faut pas venir nous voir comme si on était dans un groupe d'écoute et puis après ça, prendre des informations et puis après ça, ne pas avoir une présence continue. 

Non. Pour moi, je crois que ça doit être continu. 

Les patients autochtones doivent faire partie de la considération à tous les niveaux, en tout temps. 

Peut-être que les universitaires appelleraient ça un leadership en pluralité. 

On fait ce que l'on peut pour aplatir la hiérarchie en s'assurant que tout le monde dans le cheminement ait son importance. 

Tanya TALAGA: Oui, Alika? 

Alika LAFONTAINE: Je peux peut être modifier cette... 

Je ne crois pas que nous avons des systèmes qui sont centrés sur le médecin maintenant. 

En fait, c'est centré sur les coûts, les frais. 

Combien de patients est ce que l'on peut voir pour le moins d'argent? 

Le système, en fait, ne se centre plus autour ni des fournisseurs ni des patients, surtout. 

C'est seulement ce qui est le moins cher. 

Je crois que si on changeait cela et qu'on commençait à considérer l'expérience des patients, ce serait très bien. 

Qu'est-ce qu'on essaye de créer pour les gens? 

Je crois que l'on peut économiser en donnant des soins de grande qualité, mais il faut mettre vraiment l'accent là dessus. 

Si on donne des soins de grande qualité, évidemment que ça va coûter moins cher. 

C'est tout à fait logique. 

La prochaine fois que vous vous sentez dans un environnement où vous vous sentez culturellement mal à l'aise ou en danger, pensez, Qu'est-ce que je peux faire pour améliorer les choses? 

Brian Sinclair aurait pu survivre si une seule infirmière ou un seul médecin avait, pendant les 36 heures où il était là, et s'était dit Non, ce n'est pas correct, c'est ça. 

Ça aurait été la même chose pour Joyce au Québec. 

Si ça avait été quelqu'un, s'était dit Mais qu'est-ce que je fais? 

Il faut prendre cette pause. 

Je pense que la sécurité culturelle peut devenir une réalité. 

Maintenant même, ça peut faire un peu peur, mais c'est beaucoup plus épurant pour la personne qui n'a rien du tout. 

Tanya TALAGA: Oui, très bien dit. 

En vous écoutant tous les deux, en écoutant vos expériences, on sent qu'il y a un besoin de changement et que l'on cherche ce changement. 

Ça me rappelle que nous tous, nous devons engendrer ce changement nous-mêmes. 

Chacun d'entre nous, dans notre environnement de travail, doit être là pour pousser et encourager ce changement, de faire ce changement, parce qu'on ne peut pas attendre à ce que des institutions ou des gouvernements ou des conseils d'administration changent les choses pour vous. 

Vous pouvez faire la chose qu'il faut faire dans vos propres sphères et agir vous même. 

Je pense que ça, c'est quelque chose qui a été bien expliqué par Denise et Alika ce soir. 

Il faut comprendre ce que ça veut dire, cette sécurité culturelle. 

Ce n'est pas simplement une phrase vide, c'est en fait plein de sens. 

Pour voir de quoi aurait l'air la réconciliation, il faut d'abord examiner nos propres rôles que nous jouons. 

Vous, en tant que fournisseur de soins de santé, vous regardez cette question-là de très près. 

Vous regardez l'historique de ce qui s'est passé dans ce pays depuis les pensionnats aux hôpitaux et aux mauvais soins que les gens ont encore. 

Pourquoi? 

Parce qu'il n'y a pas d'infirmière ou de médecin là où ils vivent et il n'y a pas d'endroit où on peut attendre là où ils sont. 

Mais malgré tout, ça m'encourage. 

Je vois que l'AMC fait ses changements et essaye d'être le changement. 

Aujourd'hui, nous avons... 

Je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de regarder le chat ce soir, le clavardage, mais plein de gens ont fait des suggestions sur quoi lire ou des programmes qui existent en Alberta. 

J'ai lu quelque chose, par exemple, qu'on peut avoir les soins culturellement adaptés qui arrivent chez vous dans l'espace d'une heure. 

Incroyable, je suis ravie de l'entendre. 

Il y a beaucoup de choses qui se passent. 

Et des forums comme celui-ci, justement, sont importants pour engendrer ce changement. 

Je tiens à remercier tout le monde d'avoir pris le temps de nous rejoindre et à McCuaig à Docteur Alika Lafontaine d'être ici ce soir et je tiens à remercier Denise McCuaig personnellement. 

Je crois que la conversation que nous avons tenu ce soir est très importante et je pense que c'est le début de nombreuses conversations du genre. 

Nous allons être les hôtes d'un webinaire de ce genre qui va se passer le 24 mai et nous allons parler de comment améliorer la santé des personnes autochtones. 

Vous pouvez vous inscrire dans le chat. 

J'espère que vous allez être des nôtres pour la prochaine séance. 

C'est important que vous participiez dans des forums tels que celui-ci, pour mieux comprendre ce que les paroles veulent dire, ce que les phrases veulent dire quand on parle de confiance ou de ce que sécurité culturelle et de la création de la confiance. 

Avec tout ça, je dis McCuaig à tout le monde et j'ai hâte de vous parler le 24 et de vous revoir le 24 mai. 

McCuaig, bonne vie et je vous verrai là dans quelques semaines. 

Au revoir.

Voir la transcription

Tanya TALAGA : Bienvenue, bienvenue, à notre 2e séance de notre série de causeries sur la santé des autochtones. 

Je m’appelle Tanya Talaga, je suis auteure, je suis journaliste, ma mère provient de la première nation de Fort William et mon père était un Canadien polonais. 

J’habite à Toronto. 

Normalement, je commencerais la soirée en faisant une reconnaissance du territoire de là où je suis. 

Je suis outre-mer, donc une reconnaissance du territoire ne fonctionnerait tout simplement pas, mais j’aimerais commencer ce soir en vous demandant de penser à là où vous êtes, étant donné que nous avons une réunion virtuelle ce soir, qui imposait des gens un peu partout au Canada. 

J’aimerais reconnaître le fait qu’on se trouve sur les territoires non-cédés un peu partout au pays. 

Nous vivons et nous travaillons ici ensemble, nous devons trouver une façon de vivre ensemble en harmonie à l'avenir et c’est pour ça que nous tenons ces causeries. 

Alors, sans plus tarder, j’aimerais vous dire que l’AMC tient cette série de causeries pour entendre le point de vue des fournisseurs de soins de services, de soins de santé, des autochtones de dirigeants autochtones et des patients autochtones, et on veut savoir comment travailler ensemble dans le cadre de l’engagement de l’AMC à viser la réconciliation dans la santé. 

Lors de notre première séance nous avons parlé de l’importance de la sécurité culturelle en santé tant que pour la passer pour les patients, que pour les prestataires de soins de santé. 

Si vous n’avez pas pu participer, l’enregistrement de la séance est disponible. 

Le lien est fourni dans le fil de discussion. 

Je vous encourage à visionner l’enregistrement de cette importante conversation. 

Aujourd’hui, notre conversation portera sur l’amélioration de la santé des peuples autochtones. 

Comment on peut améliorer la santé des premières nations, des inuits et des métis? 

Nos peuples continuent à vivre, docn, une disparité inacceptable en matière de santé alors nous connaissons tous les problèmes auxquels nous sommes confrontés, nous devons faire mieux. 

Alors les autochtones doivent mener la voix. 

Alors pendant la prochaine heure, trois panelistes nous ferons part de leur réflexion sur ce sujet et nous discuterons du travail de l’AMC en la matière, mais avant de commencer, voici quelques détails logistiques. 

Nous commencerons par une période de questions de 30 minutes avec nos panélistes, suivie d’une période de questions de 20 minutes avec l’auditoire. 

Les personnes participantes pourront poser des questions par écrit. 

Nous demandons à tout le monde de favoriser une discussion respectueuse, professionnelle et collaborative. 

Des questions de nature discriminatoire, diffamatoire, abusive ou offensante ou qui portent atteinte à la vie privée, finalement, ne trouveront pas une réponse. 

Maintenant je vais vous présenter nos panélistes ce soir. 

Ils sont tous et toutes membres du cercle d’orientation stratégique de l’AMC. 

Nous parlerons en détail dans le contexte de ces discussions, mais c’est un groupe qui a été créé par l’AMC pour promouvoir l’équité en santé en partenariat avec les membres des premières nations, les inuits et les métis. 

La première personne que je vais vous présenter est quelqu’un que vous connaissez bien le docteur, Alika Lafontaine, qui est le président de l’AMC et qui est chef de file du secteur des sciences de santé depuis plus de 20 ans. 

Il a été président de l’Association des médecins autochtones du Canada et membre du Conseil d’administration de soins de santé Canada et entre 2013 et 2017, il a codirigé l’alliance en santé des autochtones, qui réclamait un financement fédéral de 68 000 000 de dollars au nom de plus de 150 premières nations de la Saskatchewan, du Manitoba et de l’Ontario. 

En 2020, le docteur Lafontaine a lancé Safe Space Networks, une plateforme où les prestataires de soins de santé peuvent signaler tout acte de racisme au sein du système de santé. 

Le magazine Maclean’s l’a classé au premier rang des innovateurs en soins de santé au pays en 2023. 

Il est le premier médecin autochtone nommé par le Medical Post, parmi les 50 médecins les plus influents au Canada. 

Le docteur Lafontaine est d’ascendance métisse, audic cuit et insulaire du Pacifique. 

Il exerce toujours l’anesthésiologie à Grande Prairie, en Alberta. 

Ensuite, la docteure Paula Cashin, elle la première autochtone du Canada à se spécialiser en radiologie, en médecine nucléaire elle est membre du Conseil d’administration de l’AMC et les médecins micmacs exerçant en milieu rural à Terre-Neuve. 

Elle fait la promotion de l’équité de la diversité à l’inclusion en médecine, et travaille en collaboration avec des organismes comme Equity in Medicine, pour mettre en lumière des obstacles. 

Elle parle aussi ouvertement de son expérience personnelle en tant que victime de discrimination systémique et de harcèlement, qui l’a empêchée de travailler comme médecin pendant trois ans. 

Elle a récemment terminé une maîtrise en droit à la faculté de droit Osgood Hall. 

Elle a travaillé à la création d’un processus national de règlement de différends avec les médecins, afin de résoudre les problèmes potentiels relatifs au développement professionnel et à la sécurité qui découle le confinement résolu et de situations d’accablement en milieu de travail. 

Nous sommes également accompagnés de la Dre Sarah Williams, la conseillère stratégique en santé des autochtones à l’AMC d’origine Michi Saagiig Anishinabek, de la première nation de Curve Lake dans le sud de l’Ontario. 

Elle habite maintenant en Colombie-Britannique sur les territoires des Lekwungen, des Salishs de la côte. 

Après sa formation en médecine familiale la Dre Williams a exercé les fonctions de conseillère principale des services de santé au sein de la Régie de la santé des premières nations de la Colombie-Britannique. 

Au cours des 10 dernières années, elle a consacré sa carrière à l’intégration de la perspective autochtone dans le secteur de la médecine et des soins de santé, ainsi qu’à la promotion des droits des peuples autochtones d’accéder à des services exempts de racisme, qui tiennent compte de leur réalité culturelle. 

La Dre Williams a entrepris son parcours professionnel comme jeune actrice dans Spirit Bay, une émission familiale diffusée dans les années quatre-vingt à l’antenne de la CBC et de TV Ontario. 

Merci d’avoir accepté de prendre part à ces deux discussions. 

Ce soir, j’aimerais que nous parlions des mesures concrètes que prend l’AMC pour favoriser la réconciliation. 

Alika, pourriez-vous nous expliquer les démarches de l’AMC en la matière pourriez-vous peut-être étoffer cette question-là ? 

ALIKA: Merci beaucoup Tanya, merci beaucoup de votre présentation. 

Comme tout autre organisme qui existe depuis aussi longtemps que l’AMC, l’AMC est en existence depuis 155 ans. 

Il y a une histoire qui a inclut le colonialisme, le racisme, finalement les éléments qui sont positifs et négatifs de notre histoire. 

Et maintenant l’AMC finalement, s’efforce à se tailler une identité dans le contexte de réconciliation. 

Je vois donc ce parcours de façon différente. 

Comme président j’ai eu, j’ai pu passer une année à me préparer, ensuite passer l’année suivante, finalement, à faire la promotion de l’AMC. 

Pendant l’année qui vient de s’écouler, j’ai vu beaucoup de changements, nous avons accueilli Paula, notre premier membre du Conseil d’administration autochtone, je suis le premier président autochtone. 

Sarah est donc membre, une partie d’un élément qui est relativement nouveau, qui favorise la santé autochtone. 

Moi je participe à cet organisme depuis je participe à la direction de l’AMC, depuis le mois d’août. 

On est sur la bonne voie et c’est un autre pas vers ce que les Canadiens réclament, c’est-à-dire la réconciliation avec notre histoire et la construction d’un nouvel avenir ensemble. 

TANYA: Ce que vous dites est dit avec beaucoup d’éloquence, c’est bien d’entendre finalement que l’AMC va de l’avant avec ces changements et c’est bien. 

Je dois dire que vous avanciez très rapidement, quand on pense que pendant très longtemps, il n’y avait pas beaucoup de personnes hautes donnent au sein de la direction de l’AMC. 

Le nouveau cercle qui a été créé par vous, c’est tout nouveau, c’est tout un changement, n’est-ce pas Paula? 

A vous, j’aimerais vous poser la question : qu’est-ce qui fait de l’approche de l’AMC une entreprise assez unique et importante? 

On va commencer avec vous Paula. 

PAULA: L’approche de l’AMC, c’est pour cela que le cercle d’orientation a vraiment réussi. 

Alors il s’agit donc d’une approche unique dans son genre, c’est unique de plusieurs façons. 

Tout d’abord l’exécutif d’organisation a cédé le pouvoir pour que le travail puisse se faire. 

La seule attente de l’AMC, c’est que ça devrait se finalement s’intégrer dans l’initiative Retombées 2040, et nous avons été appuyés par plusieurs membres de la direction. 

Le cercle d’orientation est donc une priorité pour notre directeur exécutif. 

On a partagé le pouvoir et l’importance des projets finalement est vraiment une priorité pour le Conseil. 

C’est un projet qui a été mené par les autochtones. 

Ça a seulement été possible, finalement, parce que l’AMC a su vraiment être allié des autochtones. 

L’AMC a reconnu finalement qu’il fallait intégrer les points autochtones. 

L’organisme finalement a respecté cet engagement L’AMC a mis à contribution les medecins qui sont membres de l’AMC, ce qui est un pas très important vers la réconciliation. 

Alors les autochtones, les médecins autochtones dirigent le travail et les voisins autochtones sont à la table de décisions pour la véritable réconciliation. 

En parlant donc des autochtones qui dirigent le processus, on a mis à contribution finalement, des non autochtones. 

Quelques membres du personnel non autochtone ont participé, finalement, à des cérémonies, à des repas. 

Alors je pense que c’est par l’entremise de de la participation que les non autochtones peuvent vraiment comprendre pourquoi le travail est si important. 

Et une dernière chose : le travail qui est effectué au sein de l’AMC n’est pas compartimenté et ne peut pas être finalement intégré dans un rapport qui va rester lettre morte. 

L’organisme, finalement, voit tout son travail sur sous l’optique autochtone. 

Chaque présentation au Conseil d’administration tient compte de la perspective autochtone et c’est incroyable de le voir maintenant. 

TANYA: Je suis d’accord et j’aimerais poser la question à Sarah maintenant. 

Pourriez-vous me dire, pourriez-vous me parler de votre rôle pour faire la promotion de la réconciliation et que fait l’AMC, finalement, pour favoriser les réconciliations. 

SARAH: Merci Tanya. 

Je pense que tout a commencé quand j’ai été recrutée au mois de décembre 2021. 

Ce qui m’a vraiment frappée c’était que l’AMC comprenait qu’elle n’était pas experte dans le domaine et c’est très très important, étant donné, finalement, le savoir qui existe au sein de l’AMC. 

Donc dès le départ, j’avais l’impression, finalement, qu’on me qu’on me demandait de les aider et beaucoup d’organismes devraient emboîter le pas, dans le contexte de la réconciliation, parce qu’il n’y a pas beaucoup de personnel autochtone à l’AMC. 

Nous avons mis à contribution les experts conseils autochtones pour nous aider. 

On a reconnu le fait qu’on avait besoin d’entendre la voix autochtone. 

Nos partenaires et finalement l’AMC, ont pu vraiment se rendre compte de l’importance de la participation des autochtones, et finalement que les autochtones doivent participer au processus décisionnel. 

Alors on a mis en place les mesures pour que le travail puisse se faire. 

TANYA: Très bien. Exactement, Alika je voulais vous poser la question suivante, la question que je viens de poser à Sarah. 

Alors qu’est-ce qui fait de l’approche de l’AMC une entreprise si unique et si importante? 

Alika, à vous. 

ALIKA: Quand on vise la réconciliation et j’ai vécu cela avec plusieurs organismes, certains organismes font mieux que d’autres n’est-ce pas? 

L’organisme doit avoir peur, parce que si vous n’avez pas peur, vous n’êtes pas sur la bonne voie et s’il n’y a pas de tension, alors je pense que vous ne comprenez pas vraiment les questions auxquelles il faut s’attaquer. 

C ’est pour cela que c’est si important finalement de mettre à contribution les autochtones qui font partie de la collectivité. 

Je peux vous dire que donc, la réussite du cercle d’orientation, finalement, est attribuable à la confiance, donc créée par Sarah. 

A lors il y a l’Alliance de la santé autochtone. 

Quand j’ai travaillé avec eux il y avait des chefs qui m’ont demandé pourquoi ils participaient finalement à une réunion où il y avait des représentants de santé Canada, par exemple. 

Les gens ne comprennent pas souvent, finalement, l’importance de travailler avec les organismes, parce que ils travaillent si dur, finalement, dans leur propre collectivité et on ne les a pas appuyé par le passé. 

Donc les gens comme Paula, Sarah, qui finalement poussent l’organisme à rétablir la confiance avec les autochtones, c’est très puissant et la réconciliation, finalement, est vue comme étant un processus linéaire. 

On doit faire ceci, cela, pour en arriver à la réconciliation. 

Mais finalement, c’est beaucoup plus compliqué. 

Des fois, on fait un pas vers l’avant et un pas vers l’arrière, mais il faut qu’on ait l’espace pour qu’il y ait de la confiance. 

Nous avons eu tous ces éléments. 

Des fois c’est très très puissant. 

TANYA: Merci, merci de cette excellente réponse. 

Je vais revenir maintenant à Paula, parce que j’ai oublié de vous poser la première question. 

Alors vous avez peut-être maintenant l’occasion de répondre. 

Vous avez un peu répondu, mais bon, et revenons en arrière. 

Je vais vous demander ce que vous pensez des actions tangibles sur la réconciliation. 

De votre point de vue et dans le cadre de votre travail, je ne vous avais pas demandé, mais bon, vous pourrez peut-être répondre. 

PAULA: Pour moi la réconciliation, c’est d’abord accepter la vérité sur le passé. 

Et l’organisation est sérieuse sur la réconciliation. 

Si je peux me présenter en tant que mon moi authentique et si je sors un sentiment d’appartenance et l’appartenance, c’est au-delà de l’équité, de la diversité, et de l’inclusion. 

C’est plus que d’avoir différentes voies et différentes personnes. 

Ça veut dire que votre moi entier est bienvenu à la table. 

J’ai trouvé cette acceptation à l’AMC. 

On a fait beaucoup de travail sur le DUI et je me sens bien avec d’autres, des fois avec d’autres collègues qui sont racialisés ou autochtones, ou de couleur. 

Mais dans l’Association c’est différent. 

Mais c’est vraiment pour moi une vraie question, une question très très importante, parce que ça vient en fait, de la direction et c’est ça la différence que l’on constate ici. 

On s’est identifiés comme étant quelque chose de très très important. 

TANYA: L’appartenance est quelque chose pour lequel nous luttons tous. 

Et je peux m’imaginer que quand on travaille dans un environnement médical, c’est encore plus important, surtout avec l’histoire de la médecine et des soins de santé au Canada relativement à notre peuple, ou nos peuples. 

Bon après ça, une question de plus et après ça on va commencer à poser des questions du public. 

Mais avant de le faire, je voudrais poser une question. 

Qu’est-ce qu’on fait après? 

Qu’est-ce qu’on fait sur ce voyage je vais vous demander Sarah. 

SARAH: C’est une bonne question, parce que nous avons une vision semblable mais différente. 

Pour moi, ce qui ce qui arrive bientôt c’est, bon, c’est que d’abord on a fait beaucoup de travail avec le cercle d’orientation autochtone. 

Ça nous a informé, ça a été significatif des deux côtés. 

L’AMC s’est investi en ce processus et reconnaît que c’est la façon de travailler avec les peuples autochtones. 

Et je crois que c’est important de garder les relations que nous avons développées. 

ET avec ce nouveau cercle, nous espérons avoir certains membres qui étaient déjà la, histoire d’avoir un peu de continuité, mais aussi avoir des gens nouveaux. 

Je crois que notre nouveau cercle d’orientation, parce que ce n’était pas le premier, je crois que ça va être formidable et je crois que ça va être la prochaine étape dans ce cheminement sur lequel nous sommes. 

et redonner le contrôle et le pouvoir aux peuples autochtones qui ont besoin d’influencer les décisions en matière de santé. 

TANYA: Merci de cette réponse, et avant de poser la prochaine question à Alika, qui est la même que j’ai posée à Sarah, je veux rappeler à tout le monde que si vous avez une question pour le panel, vous pouvez appuyer sur le bouton question et vous pouvez poser des questions. 

Est-ce que vous voulez répondre à ces questions qui sont là déjà là? 

Bon. 

Qu’est-ce qu’on fait à partir de maintenant? 

ALIKA: Bien je crois que là, le travail commence là. 

Le vrai travail. 

Il faut que notre organisation soit capable de franchir ce pas dans l’inconnu. 

Qu’est-ce qui vient après? 

Eh bien on passera à la prochaine causerie et on va continuer à parler de la sécurité culturelle et puis après ça une autre causerie et puis… On est en terrain inconnu ici. 

On adopte des recommandations. 

On en fera une sur 10 et puis la réconciliation sera faite c’est ce qu’on s’imagine. 

La réconciliation, c’est que ce n’est pas juste des équipes, des étapes à suivre. 

C’est au contraire de se rencontrer, de se parler, de rendre les gens à l’aise, confortables, d’être acceptés entièrement en tant que personne et de voir ce que l’organisation peut faire pour vous et ce que vous pouvez faire pour elle. 

Il y a une valeur ajoutée que l’AMC peut donner qui est tout à fait unique dans toutes les organisations médicales au Canada, et la véritable réconciliation ce n’est pas de dire ouais on va tout arranger, non. 

On va vous aider à rétablir votre pouvoir et comme ça disait, nous avons tous des points de vue différents sur quoi faire, mais le créateur nous apprend que nous avons tous des endroits différents à être nous amener ici à l’AMC à l’idée de faire quelque chose de significatif et après ça c’est sûr qu’il va falloir vraiment mettre la main à la pâte. 

C’est ça la chose la plus difficile à faire, mais on est tous là, TANYA: Merci, bien j’ai super hâte à notre prochaine causerie pour que vous puissiez nous donner un plus de détails! 

Bon Paula, d’après vous l’avenir, que nous réserve-t-il? 

PAULA: Je voudrais que d’autres organisations s’inspirent de notre travail et d’une façon culturellement sensible comme nous. 

Un de nos membres a dit qu’on était comme l’étoile polaire qu’on doit suivre et je pense que c’est ça que l’on devrait garder à l’esprit. 

Comme Alika a dit, notre voyage ne vient que de commencer, notre cheminement ne vient que de commencer, nous avons un engagement de suivre ce chemin et de permettre aux peuples autochtones de mener la barque. 

On n’arrivera pas à la fin de ce voyage jusqu’à ce que tous les objectifs des peuples autochtones soient atteints : plus de racisme, le respect des points de vue et de l’autodétermination autochtone et plus encore. 

Les patients autochtones, en ce moment, ne font que sont survivre. 

J’imagine moi, un cheminement où on est confiance dans un système où ils sont capables de s’épanouir. 

TANYA: Merci. Oui, c’est tellement vrai. 

Nous essayons de survivre et nous essayons de trouver les soins de santé qu’il faut dans le système, mais ce n’est vraiment pas facile. 

Mais des initiatives telles que celles-ci avec l’AMC vont créer quelque chose de plus équilibré pour nos peuples. 

Vers la première question de notre public parce que maintenant nous allons changer de cap et nous allons maintenant répondre aux questions de notre public. 

Alors la première question, qui est posée, je vais commencer à avec Sarah pour voir si elle veut bien répondre. 

Quelles sont vos recommandations aux organismes de santé pour qu’ils puissent créer des situations sécuritaires pour les leaders autochtones et les patients? 

SARAH: Oui c’est assez c’est compliqué à répondre, parce que les leaders autochtones en santé existent à différents niveaux. 

Nous en avons dans nos propres communautés, nous en avons aussi dans des gouvernements régionaux, provinciaux et fédéraux. 

Alors, si je songe à répondre, il faut que je reconnaisse que tout le monde de soi, c’est à dire que c’est personnel. 

On doit se dire comment est-ce qu’on peut créer un environnement qui soutient et qui est sécuritaire? 

Une partie ici, c’est de bâtir des relations qui sont nécessaires et de créer une confiance entre les autochtones et les non autochtones. 

Et une confiance comme quoi le système de santé se préoccupe de nous et a nos meilleurs intérêts à cœur. 

TANYA: Alika, je vais vous poser la même question. 

Quelles sont vos recommandations sur la façon dont les organismes de santé peuvent créer des environnements sécuritaires et de soutien? 

ALIKA: Nous avons tous fait partie du changement de système depuis très longtemps, comme vous Tanya. 

Souvent nous sommes les seuls autochtones et c’est vraiment fatiguant c’est crevant de devoir expliquer encore et encore et encore des petites choses qui devraient déjà être connues et comprises. 

Peut-être pas dans un contexte autochtone mais d’un point de vue humain. 

On ne devrait pas devoir se justifier constamment à pourquoi on veut un essayer de régler des problèmes et de de discuter de pourquoi des ressources doivent être allouées à des personnes qui ont une vie complètement différente et qui ont des résultats de santé totalement différents et qui ont beaucoup plus de mal à faire confiance au système de santé pour des raisons évidentes. 

Souvent, on est dans une culture du blâme et dans la médecine, on blâme le patient, on blâme les choses, bon mais il faut vraiment accepter l’humanité de la situation. 

Si des leaders autochtones doivent s’épanouir, c’est parce que ça doit être fait en en acceptant l’humanité, en étant vrai. 

Il faut avoir plus qu’une seule personne autochtone dans une organisation. 

Il faut que les gens se sentent acceptés, il faut aussi qu’ils se sentent soutenus, qu’ils soient présents. 

Et l’administration supérieure, les cadres supérieurs, doivent mener. 

L’AMC a encore beaucoup de travail à faire. 

Nous avons besoin de plus d’employés autochtones, par exemple. 

Nous devons nous assurer qu’ils fassent partie de l’organisation à l’avenir. 

Si moi, Paula et Santana, qui sommes autochtones, on était les derniers autochtones pour les prochaines années ce serait lamentable. 

Ça prend beaucoup de travail pour assurer notre présence et c’est pour ça que ce n’est pas un court voyage ici c’est un long voyage. 

On arrive au point où on peut célébrer les choses qui ont changé, certes, mais après ça il faut s’attaquer, se mettre au travail. 

PAULA: Oui, très bien dit. 

Paula? 

PAULA: Je veux juste terminer sur ce que Alika disait. 

La clé pour nous garder dans un environnement accueillant et sécuritaire, c’est de ne pas être les seuls qui sont là, d’avoir une communauté pour nous appuyer, particulièrement quand on est en train de d’aider des plus jeunes, par exemple être des mentors pour des plus jeunes. 

Par exemple, on en a une en ce moment, une jeune médecin. 

Et de voir quelqu’un comme Sarah avoir un rôle important c’est encourageant et on doit vraiment mettre l’accent là-dessus si on veut avoir un aspect sécuritaire. 

Il faut avoir des leaders comme elle et les patients aussi parce que ça c’est la chose la plus importante. 

TANYA: Alors une autre question vraiment intéressante qui en dit long, c’est une question d’Alexandrine, et cette question a été traduite. 

Moi je suis donc étudiante en médecine. 

Je me demandais si vous aviez donc une démarche à nous proposer quand on entend finalement des propose racistes. 

Étant donné que les étudiants sont évalués en permanence, ça empêche souvent les étudiants d’intervenir. 

Que doit-on faire quand on entend les propos dérogatoires ou racistes? 

Je vois que le docteur Alika Lafontaine peut intervenir en premier. 

ALIKA: Je lisais cela dans les commentaires. 

La raison pour laquelle on a créé ces Space Networks, c’était pour finalement contrer le risque de représailles, et c’est un risque réel. 

J’imagine, Sarah, que tu as dû vivre ce genre de situation. 

Donc à l’étudiante en question, je dirais que c’est très difficile, finalement, de signaler ces situations. 

C’est le point de départ. 

Il faut le reconnaître, même si les dirigeants vous appuient, ce n’est pas tout à fait sûr. 

On ne se sent pas, finalement, en sécurité quand on signale les propos ou les situations racistes. 

Très souvent, les systèmes sanitaires ne sont pas prêts, finalement, à entendre ces signalements, donc ce qu’on doit faire des gens comme moi, comme Paula et Sarah, nous devons créer ces contextes, parce que nous avons plus de pouvoir que vous. 

Alors si vous vous pouvez faire confiance qui va vous protéger, donc vous devez finalement leur parler. 

Je vous encouragerais également à contacter les dirigeants alors. 

Et l’AMC travaille sur, finalement, créer ces espaces sûrs, mais comme point de départ, je vous dirais ce qui suit : il ne faut pas garder ce fardeau pour vous. 

Moi, j’ai été étudiant en médecine, entre 2002 et 2006, moi j’ai signalé de l’abus en 2016 et j’avais peur, finalement, de perdre mon emploi. 

Et moi, j’avais un profil national à l’époque. 

C ’est la réalité du contexte. 

Protégez-vous, partagez, signalez, finalement, ces propos, ces situations, auprès des gens en qui enfin vous avez confiance. 

TANYA: Merci beaucoup Alika. 

Je peux imaginer que Paula et Sarah pourraient très bien répondre à la question d’Alexandine. 

Alors Paula, à vous. 

PAULA: Très rapidement. 

Alors la question qu’on pose ici, c’est de savoir le pouvoir qu’on a dans ce genre de situation. 

Donc alors quand on est étudiant, ou étudiante en médecine, c’est très difficile. 

Une chose qu’on peut faire, c’est de de demander à la personne de se répéter. 

Qu’est-ce que vous venez de dire? 

Des fois, ça encourage la personne à réfléchir, et la personne va comprendre finalement que cela a contrarié les autres. 

Comme Alika vient de dire, c’est bien de contacter quelqu’un dans un poste puissant. 

Donc nous avons créé un programme, donc d’encadrement. 

On va vous apparier, jumeler avec une avec une personne qui pourrait vous aider. 

Mais en fin de compte, comme Alika vient de dire, ça passe par le changement systémique. 

On a besoin d’un système, finalement, qui vous permet de signaler ces situations. 

Je suis impuissant également. 

C’est un problème dans le système, c’est un problème qu’on reconnaît, et j’espère qu’on va pouvoir régler ce problème à l’avenir. 

TANYA: Sarah, maintenant, j’aimerais obtenir de vous votre perspective. 

J’imagine que vous avez déjà entendu des propos dérogatoires, désobligeants. 

Qu’est-ce que vous faites quand ça provient, finalement, de vos pairs? 

SARAH: C’est très difficile. 

Comment est-ce qu’on peut réagir selon vous, aux réponses? 

Alors dans le contexte de cette conversation, ce dont on parle finalement, est très très important, alors nous devons être honnêtes au sujet des relations de pouvoir qui existent. 

On ne peut pas s’attaquer à un problème si on n’examine pas, finalement, la réalité, et ce qui existe. 

Moi, j’ai porté le fardeau, finalement, de l’impuissance de ne pas savoir comment signaler ces situations. 

Alors c’est très difficile, finalement, de dénoncer ces comportements, et comme étudiant en médecine, vous n’avez pas de pouvoir, tout simplement. 

Je pense qu’il faut un changement au niveau du système et le rapport In Plain Sight, qui a été rédigé ici en Colombie-Britannique au sujet du racisme dans le système de santé provincial, identifie le problème. 

Et on dit qu’on doit permettre le signalement de ce genre de comportement. 

Un collègue qui peut signaler, finalement, le comportement inapproprié d’un autre collègue. 

Et dans ce contexte, il faut décider quoi faire, finalement, quand on dénonce un comportement, un propos, on ne peut pas tout simplement, finalement, dire à la personne, vous êtes viré, allez-vous-en. 

Non, ce n’est pas ça qu’il faut faire. 

C’est vraiment une possibilité pour nous tous d’apprendre. 

C’est une possibilité, finalement pour nous, de bonifier, d’améliorer la sécurité de tout le monde. 

TANYA: C’est dit avec beaucoup d’éloquence. 

C’est difficile, n’est-ce pas? 

À la prochaine question est la suivante, ça provient de Marion Crowe. 

Merci beaucoup finalement, de votre travail collectif. 

Elle dit également que c’est épuisant pour les autochtones qui font ce travail. 

Avant de de passer à la prochaine question, j’aimerais savoir de vous comment est-ce que vous composez avec ce travail? 

Ça doit être difficile, c’est comme si vous aviez deux emplois différents. 

Vous avez l’emploi que vous faites, c’est-à-dire vous êtes médecins, et ensuite il faut sensibiliser, éduquer les gens. 

C’est un peu comme un fardeau, si vous voulez, alors comment est-ce que vous composez avec ce double rôle? 

ALIKA: J’aimerais reconnaître que pour les gens qui travaillent dans ce contexte, je sais que c’est dur, c’est difficile et je reconnais que c’est très difficile pour vous. 

Alors pour ma part, dans la culture pacifique, on porte le nom de ses ancêtres. 

Mon nom, c’est Thomas Matawassé et ça c’est le nom, finalement, d’un ancêtre. 

Je n’entrerai pas dans les détails, mais cette personne a beaucoup de mauvais karma et mon grand-père, quand il était en vie, m’a dit à un moment donné, et vous portez son nom pour pouvoir finalement changer le monde, assainir cette partie de notre histoire. 

Et j’ai beaucoup pensé à ces propos, et donc quand je me sens dépassé, quand je me sens petit, quand je suis dans un contexte où je ne suis pas le bienvenu, ou quand je pense au traumatisme que j’ai vécu ou que d’autres ont vécu, je me dis alors, si moi je n’agis pas, qui va le faire à ma place? 

Et des gens comme Paula et Sarah et des personnes comme Marion et les autres, finalement, qui travaillent dur. 

Pourquoi est-ce qu’on continue à faire ce qu’on fait parce que si on ne le fait pas qui va le faire à notre place? 

Tanya, vous avez écrit beaucoup de livres sur les questions dans le domaine de la santé autochtone et dans d’autres domaines également. 

Et je pense que la question qu’on se pose souvent, quand on a envie de baisser les bras, c’est que si je cède, alors qui va faire le travail à ma place? 

Donc, pour tous ceux, finalement, qui en arrachent, qui ont du mal à continuer, alors si vous ne le faites pas, qui va le faire à votre place? 

C’est la question que je vous pose. 

TANYA: Il ne faut pas oublier cela. 

C’est très très beau et c’est tout à fait vrai. 

Quelqu’un a décrit ce travail une fois. 

C’est comme des chaises musicales : quand la lumière est allumée vous êtes sur la chaise, on ne vous a pas demandé de le faire, mais vous êtes là. 

Donc il y a vos ancêtres qui vous poussent, finalement, à avancer, à progresser et à travailler. 

Paula, je voulais vous poser la même question. 

Comment est-ce que vous composez avec cette situation? 

PAULA: Comme Alika a dit, c’est bien d’être appuyé par ses collègues. 

Le cercle d’orientation est un système d’appui, Sarah et Alika, finalement, en font partie. 

Alors moi, j’ai également une famille. 

Mon mari est un médecin. 

Il comprend, finalement, les défis présentés par le système médical. 

Ma sœur est radiologiste, donc moi je peux leur parler, c’est un lieu sûr où je peux parler du travail. 

Ce n’est pas seulement moi qui ai fait le travail, c’est nos familles qui le font également. 

Si j’ai un mauvais jour, ma famille m’appuie, alors ça c’est très très positif. 

Des collègues formidables. 

Alors j’ai toujours eu le plein appui de mes collègues. 

Invariablement, les médecins de Terre-Neuve, quand je passais un moment très difficile, la docteur Kim Kelly de l’Alberta, m’a contacté et m’a appuyé. 

C’était l’appui dont j’avais besoin, et ça m’a changé la vie. 

Donc quand on voit d’autres gens qui en arrachent ou des gens qui font tout le travail, alors parlez-leur de temps à autre. 

Posez-leur la question, à savoir comment allez-vous à l’égard, finalement, de ce travail? 

Tous les jours depuis un an, je ne sais pas si vous vous rendez compte comme c’est difficile. 

Et le système d’appui, et finalement la maison, est également au sein de la communauté, au sein de l’AMC. 

C’est comme ça qu’on peut arriver à survivre. 

Prenez du recul, prenez du repos si vous en avez besoin. 

TANYA: Prenez soin de vous-même, finalement. 

C’est tout à fait vrai. 

Sarah j’aimerais vous poser la même question : Comment est-ce que vous prenez soin de vous-même? 

Parce que c’est beaucoup hein? 

C’est un fardeau assez important n’est-ce pas? 

SARAH: C’est une bonne question que vous me posez. 

Moi finalement, je m’en remets, finalement, à ma famille. 

Donc je peux me ressourcer dans le contexte familial. 

Donc là, je parle de ma famille, ma famille élargie, mes amis, tout le monde. 

Et ça montre finalement que le fardeau finalement est beaucoup plus léger quand on sait partager et être entouré de membres du Conseil qui sont autochtones et ça, c’est très important. 

Ça m’allège le fardeau, le poids finalement, que je porte. 

Alors pour vous qui faites partie de la relation mais qui n’êtes pas autochtones, vous pouvez nous aider, finalement, à porter ce fardeau. 

Écoutez-nous quand on parle, alors ce qu’on dit est très important. 

Vous devez reconnaître l’importance de nos propos. 

Quand on dit que ça va changer la donne, c’est vrai, et de cette façon, vous pouvez nous appuyer, finalement, nous permettre d’arriver à bon port. 

Merci. 

TANYA: Très bien dit. Dit avec beaucoup d’éloquence. 

Merci beaucoup. 

Vous avez parlé de Kim Kelly et Kim Kelly aimerait poser une question. 

Donc je vais poser cette question à Paula. 

Vous allez répondre en premier : Quel a été le point de bascule pour que l’AMC, finalement, fasse des questions autochtones une priorité? 

On va commencer avec vous Alika. 

ALIKA: Nous avons tous un point de vue un peu différent, mais comme porte-parole, Sarah s’est jointe à l’AMC, moi je suis devenu le premier président Sarah, est devenue membre également. 

On pense que c’est ces moments-là qui changent la donne, mais finalement, c’est étape par étape. 

Alors on a l’impression qu’il y a un seul moment, mais en réalité, finalement, c’est quelque chose, finalement, qui arrive étape par étape. 

L’AMC attendait d’avoir les gens en place finalement, pour faire avancer le travail. 

La question qu’on devrait poser c’est de savoir ce qui a, ce qui a accéléré le travail, et c’est vraiment grâce au courage de Sarah et de Paula, qui ont dit la vérité, et avoir également les dirigeants qui ont voulu écouter les membres du cercle d’orientation, finalement, qui ont fait confiance à Sarah et qui ont voulu, finalement, se donner cœur et âme. 

Finalement dans ce processus, on a mis à contribution, finalement, une entreprise autochtone pour rédiger la conversation sur la mobilisation. 

C’était toute une série de mesures, finalement, ça a été, ça a été vraiment un processus étape par étape, et maintenir cet élan finalement, dépendra finalement, du travail qu’on continuera à faire et également de la relève. 

Et ça, c’est quelque chose sur lequel il va falloir travailler. 

Je ne vais pas être président à vie. 

Moi j’ai fini mon mandat à la fin de l’été, et alors il faut qu’on assure la relève. 

TANYA: J’aimerais vous poser la question, Paula, parce que vous avez parlé de Kim Kelly. 

Alors pensez-vous qu’il y a eu un point de bascule, finalement pour l’AMC? 

SARAH: Comme Alika vient de dire, ça commençait avant qu’on arrive aux conseils d’administration, c’est pour ça qu’on a été recruté d’ailleurs. 

Alors il y avait donc une équipe un leadership très très ferme de la part du Conseil d’administration. 

On avait donc les dirigeantes comme Anne Collins, finalement, qui ont su nous appuyer. 

Moi j’ai énormément de soutien, finalement, de ces gens-là et du Conseil d’administration, et on a déployé de grands efforts pour que ça puisse se concrétiser. 

Maintenant c’est intégré dans l’initiative Retombée 2040. 

On a l’impression que ça a toujours été ainsi. 

Il n’y a pas vraiment eu un seul point de bascule. 

On avait vraiment besoin d’un changement et les gens ont travaillé dur, finalement, pour apporter ce changement. 

TANYA: Alors maintenant, passons donc une dernière question, parce qu’il nous reste quelques instants, et c’est une bonne question que j’aimerais donc vous poser. 

On va commencer avec vous Sarah. 

Alors j’aimerais savoir ce que vous vous pensez de la de la création d’un poste de ombudsman. 

La Saskatchewan a créé ce poste pour le racisme anti autochtone. 

Est-ce qu’on a besoin d’un ombudsman au niveau fédéral? 

SARAH: Oui, je pense j’adore cette question, parce que je pense que ça serait un poste très très important. 

Ça pourrait monter que le pays s’engage à faire ce travail et je pense que ce poste peut apporter du changement. 

C’est un autre élément, finalement, du processus, de tout ce dont on parle ce soir. 

C ’est important, parce que j’imagine un poste national et je pense que ça montrerait, finalement, que le Canada s’engage à arriver à bon port et que le Canada s’associe à la santé des autochtones. 

TANYA: Alika, qu’est-ce que vous en pensez, vous? 

J’ai déjà vécu le processus, finalement, de dépôt de plaintes, j’ai aidé d’autres finalement, à naviguer les mêmes processus et moi j’ai même été la personne qui évaluait les plantes. 

Alors je pense que le poste d’ombudsman, finalement, dépendrait de leurs capacités, finalement, de dire la vérité. 

Les hommes ombudsman sont symboliques. 

Il s’agit, finalement, de montrer qu’une question est importante. 

Mais les ombudsmans sans pouvoir ne peuvent pas changer la donne. 

ALIKA: S’il y a une chose que j’ai apprise dans tout dans tous les domaines dans lesquels on œuvre, ça dépend de ce qu’on, finalement, dans nos vies quotidiennes. 

Les ombudsmans sont très très importants, mais il ne faudrait pas oublier le pouvoir qu’on a pour apporter le changement. 

C’est ça qui nous permet, finalement, de changer le système. 

On doit agir de la même façon et avancer ensemble pour changer la donne, pour apporter les changements qui sont nécessaires. Merci. 

TANYA: Alors est-ce qu’on a besoin d’un ombudsman dans chaque province? 

Chaque province a-t-elle besoin d’un poste de ombudsman ou est-ce qu’il devrait avoir un ombdusman national seulement, ou est-ce qu’on devrait avoir les deux : national et provincial? 

PAULA: Moi j’ai un point de vue un peu différent. 

Ça ne va rien changer, que ça soit au niveau national ou provincial. 

Quand j’ai vécu, finalement, la situation que j’ai vécue, finalement, moi je me suis rapportée à l’ombudsman. 

Il y a eu un rapport qui a été rédigé, mais le rapport n’est finalement n’est pas contraignant, alors l’organisme ne croyait pas tout simplement que leur comportement n’était pas approprié. 

Alors quand on reçoit le rapport, les organismes finalement, n’en tiennent pas compte. 

Finalement, ça n’a fait qu’aggraver ma situation. 

On a besoin d’un processus de règlement de différends, qui inclut finalement la médiation. 

Par exemple, si la médiation ne fonctionne pas, il faut quelqu’un qui peut imposer des recommandations pour protéger la personne qui est victime de discrimination et de harcèlement. 

Ce n’est pas quelque chose on a à l’heure actuelle. 

Et le rapport d’un ombudsman ne va rien changer. 

Je l’ai vécu moi-même, j’ai étudié la question, alors que je ne pense pas que le poste d’ombudsman va servir à changer la donne. 

On a besoin d’un programme national, mais surtout axé sur le règlement de différends, jamais revenir aux questions abordées dans cette conversation. 

On ne se sent pas en sécurité quand on signale une situation, c’est ça la vérité. 

ALIKA: Dans votre cas, finalement, il y a eu donc des représailles. 

Comme vous avez dit, quand on signale, finalement, une situation inacceptable, il y a des représailles. 

C’est ça la situation qui existe, alors il va falloir qu’on s’attaque à ces problèmes-là. 

TANYA: Merci beaucoup d’avoir répondu franchement à ces questions et de nous avoir fait part, finalement de votre vécu. 

Il reste deux minutes pour remercier tout le monde d’avoir participé à cette conversation ce soir, et j’aimerais remercier le grand public d’avoir posé toutes leurs questions. 

Mais je voulais tout simplement vous permettre de faire des remarques de clôture en 30 secondes. 

On va commencer avec vous Alika. 

ALIKA: Merci d’avoir été des nôtres ce soir ces causeries, finalement, sont très importantes. 

J’espère que vous allez, finalement participer à la troisième causerie et je suis très fier finalement de participer à cette initiative. 

SARAH: Je n’étais pas prête, désolée. 

Ça a été grand plaisir pour moi de, finalement, pouvoir parler avec mes collègues de cette question très importante. 

C ’est bien de savoir que que les autochtones et les non autochtones finalement nous écoutent et prêtent attention. 

Alors c’est comme ça qu’on peut avancer, donc, et faire des progrès. 

Merci beaucoup. Merci beaucoup. 

TANYA: Paula, alors et vous? 

PAULA: Merci beaucoup d’avoir été des nôtres ce soir. 

Alors j’espère que vous allez donc prendre les idées proposées par l’AMC pour changer la donne là où vous êtes. 

C’est très important pour l’avenir. 

TANYA: Merci beaucoup de vous être jointe à nous ce soir. 

Le 12 juin, on aura notre dernière causerie pour parler de la signification et de l’importance des excuses officielles aux peuples autochtones. 

Il y a un lien pour vous inscrire, si ce n’est pas déjà fait déjà. 

J’ai hâte de poursuivre la conversation avec vous en juin et j’aimerais dire merci. 

On va se voir très bientôt, merci, passez une très belle soirée. 

Au revoir. 

Voir la transcription

Tanya TALAGA : Bonjour à vous tous, je m'appelle Tanya Taliga, je suis des Premières Nations, je suis membre de la Première Nation de Fort William et c'est vraiment un plaisir d'être ici avec vous ce soir. 

Je commencerai la soirée avec la reconnaissance des territoires. 

Je suis ici dans ma Maison de Toronto. 

Ces territoires traditionnels des Mississauga, du Crédit, des Wendake. 

J'aimerais aussi demander à vous de prendre quelques instants et de réfléchir au territoire où vous vous trouvez à l' heure actuelle. 

Procéder à une affirmation des territoires dans votre région. 

Merci d'être avec nous aujourd'hui. 

Alors c'est notre troisième et dernier événement de notre série de causeries sur la santé autochtones. 

L'AMC organise cette série de discussions afin d'entendre les patients, les prestataires de services et les dirigeants autochtones sur la façon d'aller de l'avant ensemble dans le cadre de notre engagement, apprendre des mesures tangibles pour la réciculation dans les soins de santé. 

Lors de notre première séance, nous avons discuté de l'importance de la sécurité culturelle dans les soins de santé, tant pour les patients que pour les prestataires. 

Notre deuxième séance apportée sur le travail de l'AMC pour améliorer la santé des peuples autochtones, reconnaissant que les Premières Nations, les Inuits, et les Métis continuent d'être victimes de disparité inacceptable en matière de santé, en raison de l'églage de la colonisation et du racisme systémique qui perdure. 

Si vous n'avez pas pu assister aux deux premières séances, les enregistrements sont disponibles. 

Nous mettrons un lien dans la fenêtre de clavardage. 

Aujourd'hui, il s'agit de notre dernière discussion de cette série. 

Nous allons mettre l'accent sur la signification et l'importance de présenter des excuses aux peuples autochtones pour lancer la discussion. 

J'ai quelques généralités tout d' abord. 

Nous avons demandé à vous tous d'avoir une discussion respectueuse, professionnelle et collaborative. 

Toute question discriminatoire, diffamatoire, abusive, offensante ou qui violent la vie privée ou la confidentialité ne seront pas abordées. 

Nous allons commencer avec une séance de questions et réponses avec nos différents panélistes. 

Par la suite, nous passerons aux questions du public. 

Nous allons utiliser par texte et vous pouvez les télécharger. 

Nous allons les lire et nous allons être juste à vous tous. 

Alors tout d'abord, j'aimerais vous présenter nos différents panélistes pour la conversation de ce soir. 

Tout d'abord, j'aimerais vous présenter Dr Alika Lafontaine. 

Dr Lafontaine est un leader dans les soins de santé depuis plus de 20 ans. 

Il a été président de l'Association des médecins autochtones du Canada. 

Il a été président de l'Association des médecins autochtones du Canada et entre 2013 et 2017, il a co-dirigé l'Alliance de santé autochtones et appelé d'en faveur le financement fédéral de 68 millions de dollars au nom de plus de 150 Premières nations de la Saskatchewan du Manitoba et de l'Ontario. 

En 2020, Docteur Lafontaine a lancé un réseau Safe Space Network, une plateforme permettant aux patients prestataires de signaler le racisme, dans le système de santé et de contribuer au changement. 

Maclean's l'a désigné comme l'un des grands innovateurs en matière de santé du pays. 

dans sa liste de 2023. 

Il a été le premier médecin autochtones à figurer dans la liste des 50 médecins les plus puissants du Medical Post. 

Dr Lafontaine a des ancêtres métis, ojikris et insulaires du Pacifique. 

Il continue de pratiquer en tant qu'anesthesiologiste à grande prairie en Alberta. 

Je vais aussi vous présenter le président Natan Obed. 

Il est le président de l'Inuit Tapirii-Katanami. 

Il est le porte-parole national de plus de 70 000 Inuits du Canada. 

Il a été élu pour la première fois en 2015. 

Il a été élu par acclamation pour un 3ème mandat consécutif en 2021. 

En tant que président, il met en oeuvre les orientations définies par les dirigeants Inuits des quatre régions de l'Inuit Nunangat. 

La région de peuplement des Inuits-Valuites des territoires du Nord-Ouest, le Nunavut, le Nunavik et le Nunet-Siavut. 

Il est également vice-président du Conseil Circumpolaire Inuit du Canada. 

Président Obed a grandi à Nain, la communauté la plus septentrionale de la région de Nunet-Siavut au Labrador. 

Il est diplômé de l'Université de Stoffes depuis 2001. Merci. 

Natan Obed: Merci beaucoup, Tanya. 

Nous avons également la présidente Cassidy Caron. 

Elle est la première femme élu à la présidence du Ralliement national des Métis. 

Originaires des communautés métisses historiques de Bathurst et de Saint-Louis, en Saskatchewan, elle a grandi en étant étroitement liée à ses traditions, à son patrimoine et à sa culture. 

De 2016 à 2020, elle a été élue à la nation métis du British Columbia où elle a occupé les fonctions de présidente à des jeunes et des ministres responsable de la jeunesse. 

Mme Karen a également été consultante dans le cadre de programmes provinciaux et nationaux de soutien aux peuples autochtones. 

Son travail est avec des approches novatrices du développement communautaire et de la construction de la Nation qui favorise une collaboration efficace et une meilleure compréhension entre les peuples autochtones et l 'ensemble des Canadiens. 

Bonjour à vous, Mme Cassidy. 

Cassidy Caron: Bonjour à vous tous. 

Tanya Talaga: J'aimerais également vous présenter Marion Crowee. 

Elle est PDG de l'Association des gestionnaires de santé. 

Elle est une femme écrite du territoire issu du traité numéro 4 en Saskatchewan. 

En 2010, elle a lancé Natan M. Hatcher. 

C'est un programme pour soutenir les connaissances tout en mettant de l'avant les priorités afin d'apporter l'excellence aux communautés autochtones. 

Elle a été nommée PDG de l'organisation en 2018 en raison de son leadership exceptionnel et en raison de son dévouement pour des services de qualité partout sur l'île de la Tortue. 

Marion est vraiment une pionnière renommée pour sa vision, sa passion, pour ouvrir la voie aux prochaines générations. 

Marion, merci d'avoir été avec nous aujourd'hui. 

Bon, nous avons nos différents panélistes aujourd'hui. 

Et je suis vraiment désolée si j'ai mal prononcé un nom. 

C'est mon erreur. 

Vous pourrez me le dire par la suite. 

Mais j'aimerais vous remercier pour être avec nous ce soir. 

C'est vraiment une soirée toute spéciale pour tout le monde. 

C'est une soirée de première. 

Et j'espère bien qu'on nous continueront nos discussions avec les peuples autochtones partout au Canada. 

Alika, en tant que premier président de l'AMC, J'aimerais commencer avec vous. 

Pourriez-vous me décrire comment est-ce que l'AMC s'est engagé sur la voie de la réconciliation sous votre direction et celle de vos collègues. 

Dr Alika Lafontaine: Merci beaucoup, Tanya. 

J'aimerais prendre quelques instants. 

L'AMC n'a jamais vraiment eu de dirigeants politiques autochtones pour amorcer à de nouvelles minaires. 

Alors, président Cassidy, président Obed, ainsi que Mme Marion. 

de cet organisme d'appui. 

Je suis vraiment très fier de l'AMC pour avoir cet espace réservé pour nous. 

Et j'ai bien hâte à la discussion qui se poursuivra dans quelques instants. 

Pour ceux qui se font partie de l'AMC depuis quelques années, rappelez-vous de 2015. 

Une personne est venue nous voir. 

C'était un chef d'une première nation. 

Mais avant son intervention, on n'avait jamais parlé de survivants. 

Il s'est adressé à un regroupement de médecins. 

Il a parlé des 150 ans d'histoire. 

Je t'ai assez à côté de Ted lors de son discours. 

Alors tout le monde avait l'arme à l'œil, même moi. 

Il a dit, nous sommes ici en tant que première nation. 

Et on espère que vous allez tendre la main. 

Depuis lors, à l'AMC, nous avons fait beaucoup de choses pour aller sur cette voie de la réconciliation. 

Si plusieurs petits pas Aujourd'hui, c'est un moment important. 

Nous reconnaissons que la confiance et les relations sont vraiment au coeur de la réconciliation. 

C'est vraiment la véritable voie vers la réconciliation. 

Ceci étant dit, J'aimerais reconnaître que l'AMC prendra des mesures dans ce parcours en présentant des excuses. 

Nous avons tous une histoire. 

Nous savons ce qui s'est passé et nous voulons voir ce qui était important pour les peuples autochtones. 

La voie pour les excuses est fondée sur l'histoire. 

Je sais que cela mènera des discussions pénibles et difficiles. 

Cependant, par l'entremise de ce processus, l'AMC peut faire partie de la réconciliation et de la transformation des relations que nous avons avec les premiers autochtones, et de nous rapprocher de la réconciliation. 

L'histoire de notre profession, c'est l'histoire du Canada. 

Cela comprend les hôpitaux autochtones où il y a eu des expériences sur les peuples autochtones. 

Il y a des retranchements dans les financements. 

Il y a aussi du racisme systémique, de la négligence et des abus. 

Alors, l'expérience des peuples des Premières Nations est différente un peu partout au Canada, mais il faut présenter des excuses. 

Lorsque nous sommes réunis ensemble, alors que nous refaisons tous nos liens et qu'on comprend mieux notre histoire, on peut reserrer les liens entre notre famille et les Premières Nations. 

En tant que premier ministre de descendance autochtone, je suis vraiment déterminé d'aller plus loin. 

Nous allons présenter des excuses comme étant une étape nécessaire à la réconciliation. 

Et nous allons aller de l'avant pour atteindre nos objectifs notamment de transformer le système de santé afin qu 'il soit exemple de racisme. 

Nous voulons aussi que les peuples autochtones soient autonomes. 

Nous voulons aussi respecter les pratiques et les points de vue des soins autochtones. 

Et nous voulons aussi offrir des soins en tenant compte des traumatismes. 

Je vous cède la parole, madame Talaga. 

Tanya Talaga: Merci beaucoup, Dr Alika. 

Je sais que ce sont des mots qui viennent du fond du coeur, car vous êtes vraiment le premier président autochtones de l'AMC. 

Alors ce sont des mots qui ont beaucoup de poids. 

C'est difficile pour nous tous de l'entendre, mais je suis très reconnaissante que vous les ayez prononcés. 

Comme vous le savez, en grande partie en tant que peuples autochtones, nous avons été mis de côté au sein des soins de santé. 

Et le système n'est pas préparé pour nous. 

Alors on parle bien du système de santé du Canada, mais ce n'est pas approprié pour les peuples autochtones, pas du tout. 

Nous l'avons bien vu à mainte reprise. 

Il est très important. 

Alors je le sais car je suis une personne des Premières Nations. 

Et d'écouter les excuses que vous me présentez, je sais que ce n'était pas une tâche facile. 

Et ce n'est qu'une des premières étapes. 

Une première étape car il y a encore beaucoup de choses à discuter, plusieurs solutions à apporter. 

Ceci étant dit, je demanderais à tous mes panélistes qu'on va faire un tour de table, et de réfléchir ce que veut dire pour vous une excuse. 

Et je vais présenter avec la première personne que je vois, Monsieur Natan Obed. Allez-y. 

Natan Obed: Eh bien, merci beaucoup. 

Alika, Dr Lafontaine, j'apprécie la possibilité de pouvoir parler franchement avec vous. 

Maintenant dans votre rôle, et également lors des conversations précédentes avec vous. 

Je pense finalement à ce qui s'est produit, qui nous a amené à des excuses du racisme systémique des politiques gouvernementales, le manque d'humanité, peut-être. 

Finalement à l'égard de la profession médicale depuis 175 ans, qui nous a amenés à là où nous en sommes maintenant. 

Je pense également à la façon dont les excuses peuvent avoir une signification, et certaines excuses peuvent paraître insincères. 

Ce n'est jamais trop tard de s'excuser là où on a fait du tort à un groupe quelconque, et quand il y a des abus en violation des droits de la personne, alors il y a toujours place à des excuses pour qu'on puisse entamer une nouvelle loi ensemble. 

Il va toujours avoir des gens qui ne croient pas que ce soit la bonne chose, la chose indiquée du point de vue du risque ou du point de vue de l'histoire. 

La nature humaine finalement, est basée sur un sentiment qu'on n'a jamais fait du mal au faire du tort à nos groupes de gens. 

La profession médicale et les serments les serments qui ont été prétés par les médecins avant l'encontre de ces violations. 

C'est inconfortable de parler de ce que c'est produit par le passé, et finalement nos vies sont transformées ou touchées par les inégalités dans le système de santé. 

Aux années 50, par exemple, l'épidémie de tuberculose, n'était pas un moment de soin de notre peuple, c'était un moment d'expulsion de nos terres. 

On nous a placés dans les hôpitaux des fois pour des séjours allant jusqu'à plusieurs années. 

Des fois, les patients mouraient, les familles étaient séparées. 

Si une personne, si un patient mourrait de cette façon, leur famille n'était pas, non, n'était pas visée. 

C'est un exemple, finalement, de comment les soins médicaux ont été une expérience traumatisante pour les inuites, et qui n'est pas conforme, finalement, à un comportement indiqué ou adéquat. 

Je ne veux pas blâmer qui que ce soit, mais c'est très important qu'on en parle, quand on comprends ce qui se passe aujourd'hui, qu'on comprend les inéquités, qu'on continue à exister aujourd'hui, L'idée que, au Nunavut par exemple, qui est un territoire où 85 % de la population est des gens inuits, il n'y a pas d'obligation pour que les soins soient dispensés en inoptitude. 

Et ça, c'est dans une administration où la plupart de la population parle une langue qui n'est ni l'anglais, ni le français. 

Oui, certainement, on peut se cacher derrière la politique fédérale, mais... 

pour ce qui est des attentes, pour ce qui est des obligations de soigner une personne, et il est évident que l'utilisation de la langue maternelle est la seule façon de dispenser des soins de façon respectueuse. 

Alors, qu'est-ce qu'on va faire en toute connaissance de cause? 

Qu'est-ce qu'on va faire ensemble pour combler l'écart, pas seulement au niveau de la prestation de soins, mais également au niveau de l'écart socio-économique entre les Inuits et le reste du Canada. 

Il reste beaucoup de travail à faire mais j'apprécie l'ouverture de l'AMC. 

Et... 

J'apprécie, finalement, le fait que l'AMC s'apprête à faire des excuses. 

Tanya Talaga: Megwetch, Natan, merci beaucoup. 

Maintenant, je vais céder la parole à Marion Crowe. 

Marion Crowe: Merci beaucoup. 

C'était un honneur de vous écouter parler Alika, et bien alors je suis émotive. 

Alors, je vois que l'AMC fait de grands pas vers l'avance. 

Ce n'est jamais trop tard pour des excuses. 

Et ça me donne de l'espoir à nouveau. 

De l'espoir et l'appartenance, sont à la base de notre histoire. 

J'espère que les hôpitaux de part l'Ile Tortue vont vous entendre et vont demander aux patients autochtones de travailler avec eux pour créer une approche de tolerance zéro envers le racisme ou la discrimination. 

Quand on pense donc à l'expérience des patients, Quand on participe au racisme, moi je suis la première personne à siéger sur le conseil d'administration de l'hôpital d'Ottawa. 

Occuper ces postes veux dire que les gens nous entendent et nous écoutent. 

Alors, vous pouvez avoir voix au chapitre. 

Vous pouvez améliorer l'expérience pour les 7 prochaines générations. 

Maintenant, je vous cède la parole, Tanya, parce que je sais que vous avez beaucoup d'informations à communiquer à notre public ce soir. 

Tanya Talaga: Merci Megwetch Marion de vos paroles si sincères. 

Cassidy, à vous la parole maintenant. 

Qu'est-ce que vous pensez des excuses ? 

Cassidy Caron: Merci beaucoup. Merci Alika de nous accueillir. 

Et merci pour tout le travail que vous avez effectué pendant votre mandat. 

Alors, depuis un an, 18 mois maintenant on parle beaucoup de la réconsiliation des excuses également. 

Vous avez dit dans votre discours liminaire qu'il faut continuer à écouter. 

C'est Clair que vous et d'autres à l'AMC, ont écouté et veulent maintenant entamer cette nouvelle voix. 

Et avoir ces conversations avec les autochtones, c'est la première chose à faire. 

Bon départ, les métis, les inuits et les Premières Nations ont dû travailler d'arrache-pieds depuis des décennies pour réparer les torts causés par le colonialism et par les attaques systémiques contre nos peuples dans les systèmes occidentaux, y compris dans le système de soins de santé. 

Nous avons dû faire ce travail en cavalier seul. 

Ça exigeait beaucoup de patience et beaucoup dévouement de la part des dirigeants. 

Mais il y a un rôle pour tout le monde pour assurer la réconsiliation dans tous ces secteurs, dans tous ces systèmes. 

Le rôle que vous devez jouer est toujours important. 

Alors, des excuses reconnaissent que du tort a été fait qu'il y a eu préjudice. 

Ça veut dire qu'il faut dire la vérité sur le passé. 

Et ensuite il faut tourner vers l'avenir. 

Il faut penser aux autochtones, aux inuits et aux Premières Nations comme étant des parties intégrantes de notre société. 

et des excuses est un premier pas. 

Ça sert à rétablir la confiance. 

Alors la confiance doit être gagnée par le billet et de l'établissement de relations. 

Alors, le processus entamé par l'AMC est honorable, et j'ai très hâte de voir ce que ça va donner. 

Merci beaucoup. 

Tanya Talaga: Megwetch Cassidy. 

Merci pour vos paroles très sages. 

Merci et j'aimerais maintenant parler du rôle qu'Alika joue. 

Précisément, on devrait tous prendre un instant pour reconnaître l'importance de ce que fait Alika. 

Surtout parce qu'il est personne autochtone, il est Ujjoukri, il est métis également. 

Il est également médecin et président de l'AMC. 

Alors, il est donc relié ou a une connexion étroite avec cette terre. 

Pensez-y en instant. La réconciliation est quelque chose que les Canadiens doivent faire avec nous. 

Le fardeau n'est pas sur nous, ce n'est pas à nous d'effectuer la réconciliation mais Alika fait quelque chose qui est incroyable. 

C'est important qu'on reconnaisse ce fait ce soir. 

Alika, avez-vous des réflexions là-dessus ? 

Dr Alika Lafontaine: Oui, j'aimerais tout d'abord dire que le fardeau sur moi est beaucoup plus léger que le fardeau sur les autres dirigeants autochtones. 

Tanya et moi avons parlé tantôt de la double identité. 

On me demande souvent quand j'ai vécu le premier acte de racisme. 

Moi j'avais été victime de racisme moi-même. 

Mais c'était la première fois que j'étais médecin. 

J'étais étudiant en médecine, deux hommes sont arrivés, Un homme était métis et l'autre autochtone. 

Ils avaient des symptômes semblables. 

Ils avaient du mal à se tenir debout. 

Et un de ces hommes a été envoyé un lit. 

Et on l'a examiné. 

On l'a examiné pour savoir ce qui lui arrivait. 

L'autre a été envoyé dans une salle et on lui a donné un sandwich et une couverture et tout le monde a dit ' Écoutez, il va finir par se désoler'. 

À ce moment-là, j'ai eu une épiphanie. 

Je me suis rendu compte que je faisais partie d'un système qui a fait beaucoup de tort à ma famille et à mes amis de part le pays, et pour les médecins autochtones et pour les enseignants autochtones, pour les travailleurs sociaux autochtones, tout ceux qui travaillent dans ce système où on voit un traitement dérezonable à l'égard des autochtones et des métis. 

C'est difficile pour nous parce qu'on fait partie du système mais on est également les victimes. 

On vit ce préjudice nous mêmes et ça place fardeau injuste sur nous. 

Mais c'est un fardeau nécessaire. 

En visant la réconciliation, je me souviens que quand j'ai prêté serment et quand je suis devenu président l'été dernier ma mère m'a embrassé. 

Elle m'a dit 'si ce n'avait pas été toi ça aurait été quelqu'un d'autre, mais tu le mérites.' J'ai essayé de me convaincre du fait que je pouvais changer la dogme pas parce que je suis unique ou parce que je suis spécial mais parce que je suis là. 

Et quand j'écoute Natan, Cassidy, et Marion je me dis heureusement ces personnes finalement sont là. 

Et alors je dirais à tous mes collègues autochtones les pharmaciens, les médecins, les infirmiers et d'autres nous avons une véritable possibilité qui se présente à nous aujourd'hui à l'avenir de changer la dogme pour notre peuple, pour nous-mêmes, et finalement d'avancer. 

Et nous devons donc porter ce fardeau parce que si on ne le fait pas qui le fera pour nous? 

Tanya Talaga: Ce que vous dites est tout à fait valable et très juste. 

Alors, il y a eu beaucoup d'excuses. 

Depuis l'année dernière il y a les excuses exprimées par le pape l'été dernier. 

Et je pense à l'importance des excuses maintenant. 

A comment on peut réétablir la confiance? 

Des excuses ont été prononcées. 

Comment on peut réétablir la confiance une fois que les autochtones ou les inuits ou les peuples indigènes aient entendus le mot 'désolé'. 

Natan Obed: Alors je pensais à mes amis, à ma famille, à moi-même. 

Est-ce que cela signifie pour nous tous? 

Si vous allez dans une communauté inuite, plusieurs vont vous accueillir. 

Ils ne vous demanderont pas... 

Ils vont vous poser des questions. 

C'est comme un petit enfant de 12 ans à la ville qui vous demande qui vous êtes, si vous êtes riches, qu'est-ce que vous faites. 

D'autres vont vous offrir un repas. 

Si c'est l'hiver on va vous demander si vous avez froid. 

Peut-être qu'on va vous dire que vous avez besoin de meilleures mittenes. 

Ils vont vous accueillir. 

Lorsqu'on est dans un établissement de soins de santé et qu'on interagit avec un médecin, c'est une histoire qui va en parallèle. 

Alors nous sommes ouverts, nous accueillons les gens de la communauté, mais c'est pas la façon dont on nous traite lorsqu'on est fait l'objet de soins de santé. 

Nous ne comptons pas en tant qu'être humain. 

Et dans plusieurs cas, dans nos communautés, il y a des centres de santé avec des infirmières et des infirmiers. 

Souvent c'est de renvoyer nos personnes nos patients dans des centres car le gouvernement a des ententes avec les provinces et les territoires donc la majorité des soins sont donnés par des gens qui ne connaissent absolument pas notre réalité ne savent même pas où d'où vous venez sur une carte géographique. 

Et souvent c'est des milliers de kilomètres de là. 

Et souvent c'est dans un moment extrêmement difficile. 

Alors le patient est desservi par une personne qui ne parle pas sa langue qui a une culture tout à fait différente et n'arrive pas à communiquer. 

Ce que j'espère c'est qu'on le reconnaisse dans notre système et qu'on l'incorpore dans les soins. 

On doit traiter une personne comme étant un être humain tout d'abord. 

Plutôt que comme on le voit dans plusieurs cas. 

c'est une frustration avec le fardeau avec ce patient car ce patient ne fait pas partie du système local. 

Et souvent on est un peu préoccupé par les paiements. 

c'est souvent négocié entre le gouvernement fédéral, et il y a des questions inter-administratives. 

et on revient au principe de Jordan. 

Vous devez offrir des soins à la personne et on met le reste de côté. 

pensez à cette personne comme si c'était à votre voisin. 

Prenez en soin. 

je pense que c'est vraiment tout un défi pour la structure médicale. 

Ici c'est carrément du racisme systémique, et des préjudices bien enchacés. 

Il y a des croyances, que la personne comprendra ce que vous lui dites, mais en bout de ligne nous ne sommes pas stupides, c'est simplement que l'on provient, on a des origines différentes et on ne parle pas la même langue. 

Souvent, si les médecins devaient venir chez nous pour donner des soins aux patients et devaient parler notre langue, je pense qu'il comprendrait un peu ce que nous devons nous déplacer soit à Winnipeg ou à Ottawa. 

Tanya Talaga: Très bien dit Natan. 

Marion. 

Maintenant, vous avez entendu des excuses. 

Comment pouvons-nous établir des liens de confiance? 

Marion Crowe: La confiance c'est des milliers de tasses de thé. 

Vous devez bien connaître votre population de patients, qui vous desservait. 

Pas nécessairement à présenter seulement des excuses, mais mettre en place des mesures de façon intentionnelle. 

Alors lorsqu'on parle des dirigeants à mon rôle à l'hôpital, je commence à passer en mode opérationnel et je me demande comment pouvons-nous devenir des alliés? 

comment nous libérer du racisme? 

Comment reconnaître le territoire sur lequel nous nous trouvons? 

Je ne parle pas comme si on coche une case, mais plutôt comment pouvons-nous intégrer dans le système des espaces qui nous reflètent? 

Et comment pouvons-nous créer des espaces pour nous permettre de pratiquer les cérémonies? 

Alors j'aime bien de voir un hôpital qui va être élevé au-delà du racisme comme l' AMC Si vous allez au-delà du racisme.com vous allez voir qu'il y a des campagnes extraordinaires pour éliminer le racisme dans les soins de santé. 

Vous pourriez voir le parcours de la reconciliation et des actions. 

un parcours emprunté par l'AMC et l'hôpital d'Ottawa ainsi que plusieurs autres organismes. 

J'aimerais bien qu'un jour je puisse entrer dans un hôpital et que je sois une priorité à l'urgence, tout comme je l'étais lors de la pandémie. 

Je sais que je... 

je prenais sur le point de nous voir en train de prescrire des médicaments traditionnels. 

Donc un médecin autochtones prescrivant des médecines traditionnelles je pense que c'est possible. 

Alors il y a le travail de la docteur Lisa Richardson. 

Parfois ce peut être des discussions traumatisantes. 

Mais pourquoi ne pas parler des différentes étapes et comment nous pouvons éliminer le racisme des soins de santé Merci pour la question Tanya. 

Tanya Talaga: Merci. 

Alors j'aime bien cette expression. 

S'élever au delà du racisme. 

Vérifier cette information sur le site web de Marion. 

Toute petite intervention peut t'aider. 

Allez vérifier ce site. 

Cassidy. 

Vous avez entendu on vous a présenté des excuses au début de la séance. 

Comment pouvons-nous établir des liens de confiance? 

Cassidy Caron: Ce qu'on a appris et entendu pour les dernières années c'est qu'après les excuses il faut passer à l'action et apporter des changements réels, systémiques. 

une ennemie m'a dit à maintes reprises qu'elle avait un garde-robe plein d'histoires mais il n'y a rien qui se passe après avoir raconté des histoires. 

Et dans notre langue on n'a pas un seul mot pour la réconciliation. 

Mais la meilleure traduction qu'on peut avoir veut dire rétablir les faits. 

Et c'est ce qu'on a besoin. 

Il faut rétablir les faits. 

pour les communautés métis et les Premières Nations on a fait face à plusieurs obstacles pour accéder à des soins de santé de qualité sans discrimination. 

Et cela a entraîné des disparités énormes pour nos peuples. 

A l'avenir, on a besoin de mesures pour changer le système et cela va prendre beaucoup d'efforts. 

C'est vraiment bien l'intégrer dans le système. 

Le système des soins de santé doit s'engager et le faire. 

Offrir des soins sécuritaires sur le plan culturel est accessible. 

Comme Tanya l'a dit, il faut reconnaître et respecter nos traditions, nos points de vue, nos pratiques de guérison et nous assurer que les soins de santé sont accessibles sur le plan géographique et financier. 

Il faut reconnaître les déterminants sociaux de santé et les appliquer, et en tenir compte. 

Nous devons nous assurer que les soins de santé prodigués sont des besoins uniques de nos peuples. 

Il faudra avoir de la formation pour les prestataires, il faudra recruter des travailleurs métis ainsi que l'intégration de pratiques dans le système traditionnel. 

Il faudrait que cela fonctionne. 

C'est pas simplement de mettre une affiche avec le signe infini. 

Pour que ce soit pertinent sur le plan culturel, il faut aussi entendre les voix métis dans le pris de décision afin de bien modéler les pratiques. 

Un peu comme Alika le fait. 

Il est un leader, il est sur le terrain, mais il est aussi un décidère. 

on peut en faire tellement. 

Nos institutions ont fait beaucoup de travail pour bien comprendre les problèmes, le réelliment des métis, l'association des Premières Nations des recherches ont été faites. 

il faut maintenant trouver un partenaire à pied d'égalité afin d'apporter les changements nécessaires afin que nous puissions prendre soin de nos gens comme ils le méritent. 

Tanya Talaga: Merci beaucoup Cassidy. 

On a demandé au public de vouloir saisir leurs questions dans la fenêtre de clavardage. 

Nous voulons entendre vos propos. 

alors vous avez qu'à utiliser le bouton de question-réponse à l'écran du zoom. 

J'ai déjà deux questions, dès qu'on l'a mentionné. 

Alika. 

J'aimerais passer aux questions mais j'aimerais savoir. 

Pouvez-vous répondre à la question suivante. 

Comment pouvez-vous ' établir la confiance maintenant? 

Dr Alika Lafontaine: La confiance, ça commence avec des relations. 

Je sais que ce qui est important pour moi et pour d'autres personnes à l'AMC, avec le cercle d'orientation stratégique de l'AMC ainsi qu'avec la direction d'être PDG, nous voulons nous assurer d'aller de l'avant mais de façon correcte. 

Alors nous avons établi des protocoles. 

Avant cette discussion nous nous sommes assis, et on a discuté de ce qui était important. 

Au tout début, on avait besoin de l'aide des autochtones au sein des soins de santé. 

On avait besoin aussi de militants comme Marion. 

On était allé chercher aussi d'autres consultants afin de mieux comprendre comment établir des liens de confiance, et je pense que les gens qui sont sur les terrains, les patients et les familles ont pu voir déjà qu'ils ont commencé à faire confiance à l'AMC. 

Alors ce qu'il faut faire, c'est de ne pas baisser les bras. 

Continuer, nous devons nous assurer d'aller de l'avant avec ces discussions. 

et nous devons faire une différence dans la vie de nos patients. 

Lorsque je m'adressais avec président Obed et qu'on est en une de notre première réunion, il y a des attentes. 

Et on s'attend à ce qu'on vous parle un peu dans votre langue et ce n'est pas vrai pour tous. 

il y a des moments où les prestataires de soins de santé n'essayent même pas de prononcer votre nom. 

Et je ne comprends pas pourquoi ou comment on peut former. 

Alors on est capable de prononcer le mot 'Lafontaine', mais parfois les gens n'essayent même pas de prononcer le nom d'une personne. 

Donc je pense qu'on peut en faire beaucoup. 

Je ne pense pas que ce soit vraiment enraciné et qu'on veut vraiment nuire à quelqu'un, mais on a ces exemples. 

Souvent on met l'accent sur un point et on fait beaucoup d'efforts. 

le processus nous donne la possibilité de mieux nous aligner, de mieux anoméniser nos pratiques, ça va être bon pour autant pour les patients que pour les cliniciens. 

A chaque fois que vous rencontrez une personne autochtone, vous ressentez cette confiance, ces liens étroits, et vous pouvez les aider à naviguer le système de santé. 

Tanya Talaga: Merci Megwetch. 

Passons maintenant à la période de questions avec les participants. 

Une bonne question du Dr Amit Frankeur. 

Il pose la question suivante. 

Pour beaucoup de médecins qui choisissent la réconciliation la frustration c'est qu'on ne voit pas beaucoup d'autochtones. 

Comment est-ce qu'on peut finalement changer la dogme? 

C'est une question intéressante. 

Et je cède la parole donc à Marion en premier. 

Marion Crowe: Je savais que tu allais me choisir je ne sais pas comment, mais je savais. 

Moi je dirais que vous rentrez en contact avec les inuits, les métis et les Premières Nations sans le savoir. 

Donc une chose très facile que vous pouvez faire acheter des produits autochtones magasinés dans les magasins autochtones. 

Il s'agit d'être un allié et d'être défenseur. 

Je déteste les mots marginalisés et mal desservis pour toute une série de raisons mais nous avons besoin d'allier. 

vous devez comprendre nos connaissances comprendre nos cérémonies. 

Nous avons besoin de la compassion des alliés comme vous. 

Je vous encouragerais de lire. 

Nous avons un auteur qui a un livre fantastique. 

Il est avec nous. Commencez avec ce livre 

Tanya Talaga: Merci beaucoup, j'adore toute publicité pour mes livres. 

Et un nouveau livre va sortir très bientôt d'ailleurs. 

Alors maintenant, je vais poser la prochaine question. 

Je vais poser la même question plutôt à Cassidy. 

C'est une question difficile certainement, mais c'est une question intéressante. 

Néanmoins, c'est intéressant que les médecins estiment qu'ils ne fréquentent pas les autochtones. 

Et ce n'est pas vrai. 

Cassidy Caron: J'allais dire la même chose que Marion, il est très probable que vous étiez en contact avec les autochtones. 

Nous n'avons pas tous les mêmes caractéristiques physiques on ne peut pas identifier des métis ou des autochtones de leur traits physiques. 

Si la personne ne s'auto-identifie pas, vous n'allez pas le savoir. 

Beaucoup de métis ne s'identifient pas dans le système de santé parce que les autochtones sont mal traités dans le système. 

Si quelqu'un vient dans un cabinet de médecins et n'a pas des traits typiquement autochtones, cette personne ne va pas choisir de s'identifier parce que la personne croit qu'on va lui dispenser de meilleures soins. 

Et alors le savoir est un bon début. 

Traitez tout le monde avec humanité et avec respect. 

Si quelqu'un voit qu'on les traite bien ils vont s'ouvrir davantage. 

Si ces personnes ont une bonne expérience, ça va les aider. 

Il faut traiter tout le monde avec des sens tout simplement. 

Si vous n'avez jamais rencontré un autochtone et si vous voulez faire une contribution à cette conversation alors lisez sur le travail qu'on fait sur ce que fait le conseil national des métis, lisez sur la recherche qu'on fait sur le fait que les métis ne reçoivent pas les services de santé dont ils ont besoin. 

et on travaille pour défendre leur droit au niveau fédéral et provincial. 

de cette façon vous allez pouvoir devenir un défenseur dans votre travail quotidien. 

Vous pouvez faire beaucoup. 

Vous sensibilisez c'est la première étape à mon avis. 

Merci beaucoup. 

Tanya Talaga: j'aimerais passé donc à la prochaine question. 

C'est une question un peu plus difficile. 

Y a-t-il des exemples des médecins qui ont dû rendre des comptes envers leur organisme professionnel pour leur comportement raciste. 

Un médecin dit que ces gens-là sont protégés Le médecin dit que récemment il a participé à une rencontre avec des dirigeants autochtones et le directeur de l'hôpital a dit que tous les médecins qui profèrent des propos racistes se rendent congédier. 

Le médecin dit que ce n'est pas forcément le cas. 

Il dit ne pas avoir vu beaucoup de cas de racisme dans son établissement. 

Comment est-ce qu'on peut exiger des comptes des médecins? 

Je cède la parole à Alika en premier, et ensuite je vais poser la même question à Natan. 

Dr Alika Lafontaine: C'est une question fort importante, j'espère qu'on va l'approfondir pendant les mois à venir. 

La réalité c'est qu'on ne peut pas voir ce qu'on évalue pas, et si on n'évalue pas quelque chose on ne peut jamais régler un problème de racisme. 

Il existe au Canada mais on ne sait pas où le racisme est un fléau de taille. 

Quand une personne a une expérience négative et quand une personne décide de ne pas se faire traiter parce que le patient ne fait pas confiance aux médecins alors ça mène à un préjudice qui en est responsable. 

L'expérience du racisme dans le système de santé ne peut pas être sous estimé. 

Il y a beaucoup de métis, de premières nations et des inuits qui retardent leur traitement parce que ces personnes ont déjà vécu un mauvais traitement. 

Alors je pense que notre façon de traiter les plaintes a porté fruit n'a pas su contrer non plus le racisme à l'égard des autochtones métis et inuits ou à l'égard des personnes de couleur au Canada, ça veut dire qu'on doit écouter ces histoires et on doit changer notre façon de traiter ces expériences. 

Et la dernière chose que je vous dirais Est comme suit. C'est important de connaître qu'il n'y a pas beaucoup de médecins qui s'installent dans les localités où il y a beaucoup de racisme. 

Si vous ne voyez pas beaucoup d'autochtones dans votre cabinet ou dans votre institution alors allez vous installer dans une localité autochtone, dans une localité mal desservie. 

Ces gens-là ont besoin finalement de vos services. 

Allez à la rencontre des peuples autochtones, c'est merveilleux, c'est la meilleure partie de la réconciliation, ça va vous permettre de créer des souvenirs et vous allez pouvoir en être fier et ça va vous apporter beaucoup de joie à mon avis. Merci beaucoup. 

Tanya Talaga: J'aimerais que Natan aborde cette question rapidement. 

Est-ce que vous avez vu des exemples des médecins qui ont dû rendre des comptes? 

et ces médecins devraient-ils aller passer du temps? 

Natan Obed: Au Nunavut par exemple, les médecins font partie d'une profession auto-reglementée ça ne veut pas dire pour autant qu'ils ne sont pas tenus de respecter la loi, et les règles qui régissent la profession, non. 

non je n'ai pas connaissance d'un médecin qui a dû rendre des comptes de ses actes racistes. 

La stérilisation forcée par exemple, les mauvaises diagnostiques, un manque d'intérêt. de la part des médecins. 

Alors il y a tout ça qui est en cause. 

J'espère que la rédition de comptes sera au coeur du mouvement de réconciliation dans la profession médicale. 

J'espère qu'il y aura également plus d'impuitabilité dans le système qu'on va être encouragé à recenser les cas de racisme, et de s'y attaquer, on n'y est pas encore à mon avis. 

Les médecins qui s'installent au Nunavut il y a très peu de localité où vous pouvez pratiquer votre profession. 

Mais le besoin est énorme. 

Il y a plusieurs médecins résidents qui passent toutes leurs carrières à Iqaluit ou à Kujwak. 

Mais, si vous avez donc une compétence précise et vous pensez que vous pouvez aider le peuple au Nunavut et essayer de trouver une façon de le faire. 

Tanya Talaga: C'est une question difficile Natan, je le sais je l'admire. 

Alors un plaidoyé maintenant. 

Alors l'AMC doit continuer à favoriser l'accès dans les localités mal desservies. 

Il y a la question de l'Ontario du Nord, il y a très peu de médecins. 

Il y a une pénurie de médecins dans beaucoup de localités. 

Il y a beaucoup de travail qui reste à faire. 

J'aimerais donner un instant pour formuler vos remarques de clôture. 

Je sais que c'est difficile est une seule minute. 

Je vais commencer avec vous Cassidy, ensuite on va terminer avec Alika. 

Alors j'aimerais vous dire que merci à nouveau à l'AMC, merci Alika d'avoir organisé cela. 

Merci à Tanya de nous avoir animé ce soir. 

Cassidy Caron: Qu'est-ce que c'est la réconciliation? 

Il s'agit de poursuivre la conversation de continuer à parler des injustices vécues par les autochtones au Canada. 

Ca prend de la patience et du dévouement, ça prend un certain temps ça va être frustrant mais j'ai beaucoup d'histoires qu'on pourra changer le système à partir de l'intérieur pour mieux desservir les autochtones. 

Alors j'ai très hâte de continuer à travailler avec vous Alika également après la fin de votre mandat Marion. 

Marion Crowe: Si vous voyez quelque chose qui ne va pas, dites-le, dites-le. 

Je vous prie, je sais que c'est très difficile de signaler le racisme. 

Allez trouver quelqu'un et faire une plainte. 

Moi j'ai déjà vu des gardiens de sécurité se faire congédier à cause de leurs actes et de leur racisme. 

Si vous êtes administrateur hospitalier, créez des espaces sures. 

Tanya Talaga: Megwetch, Natan. 

Natan Obed: J'ai très hâte à approfondir la conversation avec vous Alika, avec l'AMC. 

Je vous remercie quant à concrétiser votre promesse. 

Alors, un conseil. 

Si vous êtes médecin, essayez de travailler non-raciste ou anti-raciste. 

Faites attention à la formulation de vos questions, réfléchissez avant de parler, permettez aux patients de diriger les conversations culturelles. 

Mais Juste parce que vous avez vu un film ou lu un livre sur nos collectivités que vous avez le droit de juger le patient qui est devant vous. 

Alors vous devez constamment prendre si ça vous a pris 7 ou 8 ans pour décrocher votre diplôme imaginez combien de temps vous allez passer à apprendre notre langue et notre culture. 

Si vous êtes respectueux, vous allez bien vous en sortir, Alika 

Dr Alika Lafontaine: Oui. 

Le seul ajout que j'aimerais faire je suis très reconnaissant des trois collègues ce soir. 

ne pensez pas trop à ce qu'on doit faire à l'avenir. 

Quand on doit se pencher sur le présent nous avons un système qui n'est pas conçu pour les autochtones et qui favorise le racisme. 

et les partis opprimées nous savons comment contourner le système pour que ça fonctionne. 

On peut le faire pour les autochtones également et ça va changer la dogme, ça va améliorer les soins qui sont dispensés aux autochtones. 

Tanya Talaga: Megwetch. 

J'aimerais remercier tous les panélistes. 

Marion, Cassidy, Natan et Alika. 

Vous êtes incroyable le travail que vous faites est si important. 

Continuez, je sais que c'est dur. 

Ces conversations nous montrent la voie de l'avenir et l'AMC s'engage de poursuivre le parcours vers la réconciliation. 

Si vous voulez participer aux conversations, on vous demanderait de participer à notre sommet sur la santé en Ottawa, en personne ou en ligne. 

Il y aura donc un hyperlien dans le chat. 

Merci d'avoir été des nôtres ce soir. 

Désolée d'avoir dépasser notre temps de parole mais on pourrait poursuivre cette conversation pendant très longtemps. 

Il y a beaucoup de travail qui reste à faire mais on travaille ensemble, on va arriver à bonport, c'est certain. 

Alors merci, bonne soirée, et j'ai été ravie d'animer ce webinaire ce soir. 

Merci, bonne soirée

L’AMC continue également de sensibiliser le public aux répercussions de la colonisation sur la santé des Autochtones au moyen de formations destinées à son personnel et de projets éducatifs comme le film Devoir de mémoire.


Passer de la parole aux actes

Les excuses officielles constituent une étape importante dans le parcours de réconciliation de l’AMC, mais elles ne constituent pas une fin en soi. Elles marquent plutôt le début d’un nouveau chapitre axé sur l’apprentissage continu et l’action.

L’AMC travaille à l’élaboration d’un plan d’engagement à agir qui comprendra :

  • un résumé des travaux passés et présents de l’AMC;
  • la reconnaissance que les actions actuelles et futures de l’AMC doivent être guidées par les peuples et les communautés autochtones, et doivent appuyer le leadership des Autochtones ainsi que leurs façons d’être et de connaître;
  • un appui à l’objectif de l’AMC axé sur la santé des Autochtones;
  • un appui au parcours de vérité et de réconciliation des médecins;
  • une description du travail mené à l’interne afin de définir ce que peut faire le personnel de l’AMC pour prévenir les préjudices et ce que peut faire l’Association, en tant qu’employeur, pour réparer les injustices du passé et favoriser la réconciliation.

La rédaction de la déclaration d’excuses officielles et l’élaboration de notre engagement à agir seront orientées par les peuples autochtones, notamment par les membres autochtones du Conseil d’administration de l’AMC et le Cercle d’orientation stratégique.

Il s’agit d’un processus d’apprentissage, et l’AMC poursuivra sa réflexion et continuera à rendre compte de ses actions. Ses efforts sont déployés dans un esprit d’humilité et de réciprocité.


S’impliquer

Il existe plusieurs façons pour les médecins et les apprenants et apprenantes en médecine de participer à nos efforts :

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